(Débat dont le montage a entièrement été réalisé par Thibaut !!!

... Thibaut, sans qui Péploft Story ne serait resté qu'une Lost Story !)

 

02 h 39 : *Montalte lance le débat :

 

Mais, malgré ce que disait Laureline, il y a du Loft dans Péplum. Certes, nous ne nous éliminons pas chaque jeudi (encore que... Existent malgré tout au sein de cette communauté virtuelle des schémas d'empathie ou de conflit.) et nous ne sommes pas surveillés 24h sur 24h (même si Mathieu, Robert et finalement Amélie sont au courant de ce que nous disons), mais force est de constater que ce qui se passe dans Péplum révèle de mois en mois plus d'intimité, d'intensité, de rapprochement ou de règlements de comptes.

En fait, l'extraordinaire de "Loft Story" comme de Péplum, comme de tout groupe réel ou virtuel est de faire surgir la vérité à partir d'une situation préfabriquée, et artificielle. Tout le monde s'accorde pour dire d'abord qu'Internet, le Minitel ne sont pas "la vie". Or, on s'aperçoit bien vite que quelle que soit l'artificialité, la fausseté même, de la situation, la "vie" authentique, dure et revêche, finit, contre toute attente, par resurgir. 

"Loft story" pousse jusqu'à l'obscénité ce principe irrésistible. Des caméras et des micros partout, un forçage psychologique qui paraît au début anti-naturel, un parcours quasi scénarisé, tout cela fait que notre esprit critique se rebiffe et refuse d'y croire. "Du bidonnage" inscrivait en titre le Parisien d'il y a quelques semaines. Miracle et perversion de la réalité ! En dépit de toute sa "théâtralité" vulgaire, racoleuse, mal foutue, on finit par y adhérer exactement comme on adhère à la vie. Car, "Loft Story", c'est la vie ! c'est aussi faux que la vie ! c'est aussi artificiel que la plus authentique de nos émotions... Tout est faux, donc tout est vrai. Jouer le jeu, c'est devenir naturel.

Le concepteur de cette émission géniale (et je baise mes mots) est un grand psycho-sociologue : il sait que la distinction, chère aux esprits moralisateurs, entre réel et apparence est un leurre. Il a lu Shakespeare et sa vie faite d'étoffe... Surtout, il a su dépasser le simple intérêt pornographique. L'enjeu de l'émission, étonnamment, n'est pas de savoir qui va coucher avec qui, mais au contraire de savoir qui ne va pas coucher avec qui. Regardez l'expulsion de Julie : c'est bien une volonté de casser le couple qu'elle formait avec Christophe, de les empêcher de s'unir moralement et physiquement. Impossible donc d'échapper à la sauvagerie de cette vie "live", de cette réalité mise en spectacle : regardez l'émission trois fois de suite (en commençant par la soirée du jeudi), vous serez accro jusqu'à la fin. Tous vos scrupules, j'allais dire, tous vos préjugés moraux tomberont. "Loft Story" redonne tout son sens à l'amoralité.

Voilà pourquoi il est impossible d'y échapper. Vomir le "Loft" est encore un moyen d'y participer. Une telle innocence désarme : la soit-disante stupidité de ses participants n'est qu'un moyen stupide de se défendre. Kenza, Aziz, Jean-Edouard ou Loana ne sont pas plus cons ou connes que n'importe lequel ou laquelle d'entre nous. Sauf sur le plan plastique (car on a choisi évidemment des gens consensuellement beaux), nous pouvons leur ressembler.
Chacun ou chacune trouvera celui ou celle qui lui ressemble le plus et celui ou celle à qui il ou elle ressemble le moins. Nous sommes tous des Aziz et des Laure.

Cette projection que d'aucuns trouvent si scandaleuse ne pose visiblement guère de problèmes aux 10-25 ans qui regardent tous les soirs l'émission avec passion. Seuls les intellectuels trouvent à redire de l'obscénité du programme, et ce faisant, se retrouvent dans la peau des censeurs d'antan. Car il faut bien s'entendre : en tant que phénomène nouveau, "Loft Story" échappe à toute grille de lecture traditionnelle. Exactement comme la pornographie a pu échapper à la réglementation morale de l'époque où elle est apparue. Du coup, les contempteurs de l'émission se feront chahuter par ses fanatiques comme eux ont chahuté leurs parents et profs en 68. On peut d'ailleurs se demander si "Loft Story" n'est pas l'ultime avatar du désir sans entrave, de la liberté absolue, de la transparence radicale dans les relations humaines que l'on réclamait il y a trente-trois ans. "Loft Story" comme aboutissement logique de l'individualisme et du narcissisme, les deux stimuli de notre monde ? Une idée qui me plaît bien.

Autrement dit, si cette émission est consternante, elle ne l'est pas plus que la société qui la produit. Or, ceux-là même qui se prétendent progressistes, modernistes, ou avant-gardistes se retournent violemment contre elle sans s'apercevoir qu'ils n'ont jamais milité que pour elle. Contradiction qu'un Houellebecq a dû déjà stigmatiser : on est pour la liberté des corps et la liberté privée et on est contre la mondialisation et le libéralisme alors que les uns ne vont pas sans les autres. Ce qu'il y a d'insoutenable dans "Loft Story", c'est qu'elle est le produit exact de nos désirs qui du coup ne nous paraissent pas si innocents que cela. Mais comme on a discrédité toute instance autoritaire et morale, comme on ne croit qu'à la libération par soi-même, on ne sait plus du tout quelle attitude prendre devant une émission qui est le triomphe de cette libération.

Ainsi donc, je suis devenu, à l'insu de mon plein gré, un assidu des aventures de Philippe et de Loana, mes préférés, et de leurs "amis". J'y trouve un intérêt psychologique hors-pair, autant par l'émission elle-même que par les réactions qu'elle suscite partout depuis trois semaines ainsi qu'un amusement inattendu : je ne pensais plus être réceptif à de la "télé". "Loft Story" est sans conteste l'événement culturel majeur de ce début du siècle. Même si le principe de l'émission finira par lasser et que les lofteurs ne seront pas éternellement renouvelables, il aura permis une transmutation radicale de la conscience de soi et une nouvelle représentation de la vie. Pas plus décadentes que le Pacs, les confessions de Catherine Millet ou la presse people. Pas plus affligeantes que l'opinion publique - la seule chose qui compte, finalement, en démocratie.

*Montalte, carrément à l'ouest.

 

03 h 00 : *Manon réagit :

 

Grrrrr !

Vouzalor ! 

A peine rentré, déjà dans la piscine ? 

Et quand j'appelle *Tenore, j'entends : "Qui ose déranger en plein Loft ?"

Allez vlan une mamandise : " Je vais en prendre un pour taper sur l'autre ! " 

 

*Montalte, carrément à l'ouest.

 

*Manon, à l'ouest ? rien de nouveau...  

PS : " Eteins la télé et va faire tes devoirs ! "

 

11 h 47 : Jean-Rémi saisit la balle au bond :

 

Je passe sur le rapprochement entre Péplum et LS, un schéma de conflit n'étant pas un principe d'élimination, Péplum n'étant pas un lieu où j'écris (tiens d'ailleurs, j'y écris, à LS ils peuvent pas écrire) 24h/24, et LS étant pour moi aux antipodes de l'intensité.

Avant tout, je le dis et je le répète : ma vision de LS est forcément biaisée, puisque je n'ai pu regarder plus de 5 min (et encore, en 2 fois).

Cela est-il dû à l'aspect soporifique de l'émission (peut-être devrais-je regarder en groupe :) ) ou à mon a priori horriblement négatif qui m'a empêché d'apprécier le passionnant intérêt de ce groupe de jeune gens en train de réfléchir au nom de la capitale de la Mongolie (Oulan-Bator, Loana a trouvé !) pour pouvoir prendre leur déjeuner le lendemain... va savoir !

Je suis d'accord avec toi sur la vie qui resurgit dans tout groupe virtuel ou réel, donc on passe...

Tu as écris : Loft story pousse jusqu'à l'obscénité ce principe irrésistible.

Vais-je devoir recommencer pour la 1500e fois mon analyse sur érotisme et pornographie ? (je me lasse... :) il n'empêche, j'en suis content de ce filtre ; c'est le meilleur que j'ai trouvé pour appréhender le réel et l'art...). Péplum est érotique : ce que l'on dévoile est soigneusement choisi, et l'on ne dévoile qu'une infime partie, même avec le questionnarisme sauvage ambiant. L'ambiguïté règne, le sous-entendu (avec *Manon comme incarnation de l'art de l'érotisme) cryptique est roi, on peut se faire "passer pour" (cf. la tendance actuelle a créer un nouveau péplaute ex-nihilo). LS est pornographique, mais il est encore pire que s'il était bêtement pornographique : c'est de la pornographie qui ne s'accepte pas elle-même. Et vazy que lorsque J-Edouard enlève son slip, on filme les poules... Et vazy qu'on dément être à l'origine de ces images qui circulent sur le net : ce sont les caméras qui ont été piratées ! (vous y croyez, vous ? ;) ). Loft story, c'est du porno soft, le fruit d'Eve fendu sans le goût ni la couleur... Les premiers censeurs, ce ne sont pas les philosophes et autres penseurs qui condamnent la chose, c'est M6 elle-même qui censure sa propre émission... "Vous pourrez tout voir" semble nous dire l'oeil-logo de l'émission... En fait on ne voit rien.

Apparemment, la seule question au départ semblait être "les verrons-nous baiser ?". Et pourtant, on sait depuis quelques temps maintenant que la réponse est définitivement "non !". Or on regarde encore... C'est donc que la question était mauvaise (*Montalte l'a bien dit) : les spectateurs cherchaient autre chose que du porno. Quoi donc ? D'après *Montalte, on y "trouve un intérêt psychologique hors-pair" ; ""Loft Story", c'est la vie ! c'est aussi faux que la vie ! c'est aussi artificiel que la plus authentique de nos émotions... Tout est faux, donc tout est vrai".

Je donne 2 secondes la parole à Amélie " si c'est ça la vie, je ne veux pas la connaître !" (les Combustibles)

Je vais vous donner une autre idée sur les raisons qui motivent bon nombre de "jeunes" à regarder : foin de l'intérêt psychologique (ils regardent en troupeau avec de gros éclats de rire), foin même de la reconnaissance dans l'autre

(des préparationnaires dans la meilleure prépa de France ne se reconnaîtront jamais dans les Lofteurs, et surtout pas en Laure), foin de la vie : la GRANDE raison, c'est la moquerie ! On regarde les lofteurs comme Lafesse parle aux gens dans la rue : pour se foutre de leur gueule ! Loft Story, c'est un spectacle de Baffie, Bigard et Lafesse tous les jours ! (encore que pour Bigard...). Aujourd'hui, l'humour est ironique, méchant et moqueur. Mon préparationnaire qui rit devant LS, il ne le fait pas en disant "il est trop drôle !", mais en hurlant "il est trop con !". Quand Lafesse fait un canular téléphonique, son seul but est de faire passer son interlocuteur pour un crétin fini... Contrairement à Francis Blanche, qui se faisait passer lui-même pour le crétin fini (avec son doigt coincé dans une boîte de petits pois). Loft Story est une manifestation supplémentaire de l'évolution actuelle de l'humour vers la moquerie. Regarder LS, c'est peut-être se rassurer sur soi-même : "puisque l'autre est si bête, c'est que  je suis meilleur que l'autre".

Evidemment, ce n'est pas la seule raison (s'il n'y avait qu'une raison de regarder Loft Story, les 3/4 des articles sur le sujet n'auraient pas existé). Il y a aussi l'attachement aux "personnages" (je ne puis parler de personnes : les recruteurs ont fait en sorte que chaque Lofteur devienne un stéréotype : l'intellectuel (avec ses lunettes), la putain, la bourgeoise forcément à vomir, etc.). Après tout, pourquoi les spectateurs ne s'attacheraient pas autant aux Lofteurs qu'à Buffy ou Hélène et ses garçons ?

Dernière raison dont je parlerai : le battage médiatique. Non, je ne vais vous faire le coup du "même si vous en dites du mal, vous en parlez, et il ne faut pas en parler", sinon mon message même n'aurait pas de raison d'être... Mais il faut voir à quel point on a parlé en France de la télé-réalité... avant même l'arrivée de LS ! Phénomène de société, télé-poubelle, totalitarisme et dignité humaine : ces thèmes ne datent pas dans les média français de l'arrivée de LS. Prenez une émission dont on a déjà fait la pub (ou l'anti-pub, ce qui est peut-être encore + incitatif pour se mettre devant son poste de TV, surtout si on est dans l'attitude de moquerie citée plus haut...), qui est d'avance présentée comme un séisme PAFesque, culturel et social, comme un sujet de controverses, et comme... le dernier truc à la mode. Ca vous étonne que ça fasse de l'audience ?

Je reviens au message de *Montalte

Tu écris : Voilà pourquoi il est impossible d'y échapper. Vomir le "Loft" est encore un moyen d'y participer.

C'est ce dont je viens de parler... Sauf qu'il y a, comme pourrait le dire Prétextat, deux sortes de vomissements. Il y a ceux qui vomissent en regardant chaque soir, parce que vomir cet autre ridicule est un plaisir pour eux. Et puis il y a le vomissement sain, purgatif (le mien, oeuf corse ;-) ), qui vomit en une fois et décide de ne pas regarder et de passer à autre chose... Bien sûr, je lis des articles sur LS, mais (comme toi probablement), ils ne m'intéressent pas par ce qu'ils disent de LS que par le point de vue adopté par le journaliste, par la thèse qui gouverne son article. L'aspect sociologique de ces lectures est indéniable : LS est devenu un prétexte pour exposer son avis sur le monde. Amélie l'avait dit : "A quoi sert-il d'exposer une vision du monde si le monde s'en fout ?" ("les Combustibles"). Les journalistes se sont rendu compte que s'ils mettaient LS en avant dans leur vision du monde, le monde ne s'en foutait plus. Alors ils vont se gêner... (palme de la mauvaise foi à ce type du nouvel Obs qui commence par une phrase du style "eh oui, encore un article sur LS. Je sais, tout a déjà été dit et redit..."). A ce propos, je vomis aussi le Nouvel Obs, mais c'est un autre débat...

Ensuite, *Montalte a eu l'audace, l'inpertinence, le témérité et, il faut bien le dire, le culot d'écrire : Nous sommes tous des Aziz et des Laure.

Après "Madame Bovary, c'est moi", "Loana, c'est moi"... Je ne parle pas de la dégradation de l'autre auquel on s'identifie (mais s'y identifie-t-on vraiment ? *Montale ! Tu es plutôt Jean-Edouard ou Philippe ? Et quand notre "moi loftien" se fait virer, on arrête de regarder ? T'en es sûr ?). Je préfère insister sur le problème que pose cette (horrible à mon sens) phrase taltienne... Si l'individu peut s'identifier à des profils aussi stéréotypés (pas parce que les individus participant à LS sont des stéréotypes, mais parce qu'on les présente comme telle dans la prétendue scénarisation des extraits diffusés), c'est à douter de l'humanité... Et je l'affirme : je ne suis ni un Aziz, ni une Laure, ni aucun autre lofteur. Et j'affirme que l'on ne peut s'identifier à l'un des modèles proposés, et que toi-même tu ne t'y identifies pas. Ose affirmer le contraire :)

tu as écris ensuite : Cette projection que d'aucuns trouvent si scandaleuse ne pose visiblement guère de problèmes aux 10-25 ans qui regardent tous les soirs l'émission avec passion.

Pas tous... j'en suis une preuve, et je peux te dire que si 80% des "jeunes" regardant la TV à l'heure de LS regardent LS, il doit difficilement y avoir plus de 50% de jeunes qui regardent la TV à cette heure. Donc la majorité des 10-25 ans ne regarde pas Loft Story...

Je passe sur ta caricature : Seuls les intellectuels trouvent à redire de l'obscénité du programme, et ce faisant, se retrouvent dans la peau des censeurs d'antan.

Je crois que les problèmes sociaux et moraux posés par l'émission (qui a au moins le mérite de les poser, je ne le conteste pas) sont trop importants pour assimiler les intellectuels qui sont "contre" à des censeurs...

Tu écris : Loft Story comme aboutissement logique de l'individualisme et du narcissisme, les deux stimuli de notre monde ? Une idée qui me plaît bien.

Et Loft Story comme aboutissement du grégarisme et de la perte de la personne morale, elle te plaît aussi ? ;-) (j'évite le développement Arendtien de la chose, mais il aurait sa place dans le débat, ainsi d'ailleurs (dans une autre optique) que "Huis clos" de Sartre, comme me l'a justement dit Laureline)

D'ailleurs, Sartre est très intéressant comme contrepoint à ta phrase : "Mais comme on a discrédité toute instance autoritaire et morale, comme on ne croit qu'à la libération par soi-même, on ne sait plus du tout quelle attitude prendre devant une émission qui est le triomphe de cette libération. "

Je ne suis pas persuadé que LS soit le triomphe de cette libération - pas + que la vie sexuelle de Catherine M. d'ailleurs... Au contraire peut-être, LS et Catherine M. ne sont-ils qu'une illustration d'une nouvelle forme d'asservissement : celui de la mode (ouais ! le sexe, c'est tendance !) par exemple...

Je reviens sur ta conclusion : Loft Story est sans conteste l'événement culturel majeur de ce début du siècle.

Pauvre adjectif "culturel"... Je crois plutôt que c'est le non-événement culturel majeur de ce début de siècle : après en avoir disserté des heures, on aboutit à... rien ! Sinon à faire vendre du papier...

il aura permis une transmutation radicale de la conscience de soi et une nouvelle représentation de la vie.

Houlà ! moi qui croyait que tu étais pessimiste sur l'homme ! Au contraire, tu es ici d'un optimisme débridé !!! Il n'aura rien permis de tout cela très cher... En revanche, peut-être permettra-t-il un suicide comme dans d'autres pays...

Pas plus décadentes que le Pacs, les confessions de Catherine Millet ou la presse people. Pas plus affligeantes que l'opinion publique - la seule chose qui compte, finalement, en démocratie.

Pour Catherine M. et la presse people, d'accord... Le Pacs, non, mais je n'ai pas envie d'argumenter là-dessus dans ce message. Une autre fois, d'accord ? Quant à l'opinion publique, c'est une notion qui n'existe pas... sauf dans le totalitarisme. Tant que l'individu est libre, il n'y a pas d'opinion publique, à mon sens (même si on nous fais croire le contraire à l'aide de sondages...)

*Celeborn, finalement il aura lieu...

 

14 h 37 : Où Marie-Lamalie conchie :

Hello les Péplautes du WE ! 

Je suis admirative devant vos théories loftiennes. 

Moi, il y a surtout deux choses qui m'énervent. 

D'abord M6 et l'émisson en elle-même sont censées nous faire croire qu'on va voir la vérité à l'état brut, alors qu'il n'y a pas plus détourné que ce que nous montre M6... "C'est d'un ridicule extrêmement ridicule", ils prennent vraiment les gens pour des cons, je les conchie ! 

2ème chose, c'est les gens qui disent des "Ah, Loft Story, c'est trop nul, ils sont tous cons, comment on peut regarder ça, ya même pas un livre dans le Loft, et Loana elle est trop conne, c'est une pute, et Aziz c'est un gros connard, c'est trop nul de regarder ça, c'est une émission stupide, etc." Et bien sûr, on les retrouve hypnotisés devant l'émission "Oh, regarde ça, c'est trop nul !". 

Eux aussi sont "d'un ridicule extrêmement ridicule", mais c'est leur problème. Ce que je veux, c'est qu'ils ne viennent pas m'emmerder avec ça. Soit ils trouvent ça "trop nul" et ils ne regardent pas, soit ils regardent et ils reconnaissent que s'ils regardent, c'est qu'ils y trouvent quelque chose. Les gens qui regardent (et ya pas que Loft Story) et qui ne font que critiquer, que dis-je "critiquer" ce serait trop beau, ceux qui ne font qu'insulter, m'énervent, je les conchie ! 

Quand je tombe sur Loft Story, je regarde. Mine de rien, en effet la situation est artificielle, les réactions n'en sont pas moins des réactions humaines. Je n'allume pas ma télé pour regarder, je n'ai aucun symptôme d'accroïtude, mais je reconnais que c'est quelque chose qui a son intérêt. Je n'insulte pas, pourtant, des fois, quand je regarde, je me conchie !

Marie-Lamalie, top vénère ce WE ! :o)

 

15 h 08 : Réponse de « monte ! halte » à « c’est les bornes » :

 

Evidemment, dans tout ce que tu dis, il y a une grande part en moi, sans doute la plus spontanée, qui est d'accord avec toi. Je suis bien conscient que défendre "Loft Story" est un exercice d'intellectuel qui "s'y croit" et qui aime jongler avec n'importe quoi. Il y a bien dans ma Loanamania une pose légèrement ironique, voire franchement cynique doublée de sous-entendus réactionnaires : "vous êtes moderne ? alors assumez, et aimez Loft Story...", "vous avez voulu la libération des moeurs, alors encensez Kenza et les autres.."

Cependant, l'intérêt étant la multiplicité des points de vue à l'intérieur de soi, quelques remarques à ta brillante réponse :

La réplique d'Amélie ou plutôt de la Marina des Combustibles : " si c'est ça la vie, je ne veux pas la connaître !" relève plus d'une réaction de défense, certes touchante, mais guère sérieuse, et qu'on aurait envie même de malmener. Fuir la vie sous prétexte qu'elle est médiocre et cruelle n'est tout de même pas de la première sagesse. L'idéalisme plein de sensiblerie de la belle âme est plus vulgaire que la vulgarité dont il se défend. Ne prenons pas comme aphorisme une humeur malheureuse d'une fillette affligée des méchancetés du monde, d'autant que sa mère, Amélie, nietzschéenne qui se renforce de ce qui ne la tue pas, a pris l'habitude depuis longtemps de ne pas fuir le réel, aussi contrariant soit-il. Soit dit en passant, c'est aussi la marque des grands écrivains d'être obsédés par la médiocrité et la méchanceté du monde. Molière, Flaubert, Thomas Mann et bien d'autres sont des spécialistes de tous les bas sentiments, de toutes les situations mesquines, de toute l'horreur ordinaire de la vie... L'art peut être autant un embellissement de la vie qu'une expression de celle-ci, la plus âpre, la plus nauséeuse, la plus maudite.

Lorsque je dis que nous sommes tous des Laure et des Aziz, je veux dire simplement que ces gens-là peuvent exprimer "en scène" des choses que nous aimons cacher la plupart du temps. Leur prétendue médiocrité renvoie aussi à la nôtre. Nous ne nous comportons pas forcément mieux dans notre vie que les cobayes du Loft. Leur ennui ne dépareille le nôtre. Et c'est pourquoi l'ennui de Loft story n'est pas ennuyeux. Croyez en mon expérience : c'est au début que je m'ennuyais, plus maintenant. C'est lorsqu'on commence à reconnaître les caractères de chacun, à identifier les réactions de Laure ou de Fabrice, à comprendre les rivalités, les volte-faces (Céléborn Capello ?) et les réconciliations, à saisir les INTERMITTENCES DU COEUR de nos héros qu'on se met à se passionner pour le Loft.

Voilà quelque chose qui m'intéresse beaucoup : le devenir des êtres. Gentil lundi, méchant mardi, sexuel mercredi, sadique jeudi, tendre vendredi, indifférent samedi, angoissé dimanche et ainsi de suite... Les lofteurs changent de sentiments les uns envers les autres de jour en jour. Un tel regrette d'avoir exclu l'une, un autre s'en prend à lui-même d'avoir été trop gentil avec telle autre connasse, et ainsi de suite. La roue tourne à l'intérieur de chaque participant. L'état d'âme l'emporte sur toute l'artificialité de la situation. Je le répète : ce surgissement de la vie la plus authentique au milieu de la structure la plus fausse est le prodige de cette diabolique émission.
 

Céléborn écrit : Je vais vous donner une autre idée sur les raisons qui motivent bon nombre de "jeunes" à regarder : foin de l'intérêt psychologique (ils regardent en troupeau avec de gros éclats de rire), foin même de la reconnaissance dans l'autre (des préparationnaires dans la meilleure prépa de France ne se reconnaîtront jamais dans les Lofteurs, et surtout pas en Laure), foin de la vie : la GRANDE raison, c'est la moquerie ! On regarde les lofteurs comme Lafesse parle aux gens dans la rue : pour se foutre de leur gueule ! Loft Story, c'est un spectacle de Baffie, Bigard et Lafesse tous les jours.

Tu vas m'obliger à défendre les "jeunes" là - les jeunes qui, on le sait, sont chers à mon coeur jack languien. Qui te dit que, derrière leurs "gros éclats de rire", les beaufs pubères ne saisissent-ils pas mieux que nous, les codes de Loft story ? Qu'ils dédramatisent une émission que nous considérons si dramatiquement ? Qu'ils osent se reconnaître sans complexe et avec lucidité dans ce qui nous paraît un horrible snuff movie ? J'utilise là l'argument de Jean-Jacques Béneix, grand thuriféraire de l'émission : Loft story ne paraît indigne qu'à ceux qui sont déconnectés des nouvelles images et des nouveaux désirs. Pour un "jeune" fan, la pornographie de l'émission est surtout dans notre regard... hypocrite et/ou puritain.

Quant aux préparationnaires de France qui ne se reconnaîtront jamais en Laure, je crois surtout qu'ils n'oseront jamais l'avouer. Il semble en fait que tout le monde regarde Loft story, même les cadres et les étudiants. La vraie distinction à faire entre les spectateurs dits "grand public" et les autres est que les premiers n'ont pas honte de le dire. C'est dans notre milieu que cela peut "craindre" d'avouer que l'on regarde les lofteurs. De ce point de vue, la ménagère de moins de cinquante ans est bien plus honnête que le jeune lecteur de Télérama ou de Libération.

Enfin, je ne suis pas persuadé que la moquerie soit le stimulus principal de l'émission. Pour un fan des lofteurs, les David, Kenza, Laure et Christophe apparaissent plus comme des copains et des copines qui vivent les mêmes choses que nous que comme des crétins dont on se moque. Je donnerais même ma main au feu que beaucoup de spectateurs rêveraient de vivre cette expérience du Loft. Ca c'est une idée de sondage : "souhaiteriez-vous participer à Loft story ?"

Quant à mon utilisation du mot "culturel", je l'emploie bien entendu au sens le plus large possible : ce "culturel"-là ne renvoie pas à l'artistique mais bien aux moeurs, à la mentalité nationale, à ce que Montaigne appelait la "coutume". Et quoiqu'on en dise sur la "vacuité" de ce programme, je persiste à dire que Loft story est un événement culturel majeur dont on peut tout dire sauf qu'il est abrutissant : au contraire, depuis six semaines, tout le monde parle de ça avec passion, chacun s'investit pour ou contre, chacun voit ses valeurs mises en question, c'est la stimulation générale.

On peut le dire : Loft story a réveillé la France.

Disant cela, je n'ai pas l'impression de m'en réjouir ni de m'en attrister. Même quand je parle de nouvelle conscience de soi ou de nouvelle représentation de la vie, je ne panégyrise pas. Cette émission existe, chamboule nos habitudes, et à titre personnel, m'amuse beaucoup. J'ai commencé à faire la fine bouche, j'ai fini par m'y intéresser pour des raisons sociologiques et je me suis retrouvé à la regarder avec plaisir. Plaisir sans doute douteux, "sale", duquel je ne tire aucune fierté ni honte, qui ne durera certainement pas, mais qui, oui, m'aura excité quelques temps.

*Montalte "sans principes ni préjugés"...
PS : Je rate la messe ce matin, je rate mon Godard cet après-midi, je suis vraiment coincé dans mon Gland story, moi...
 

 

15 h 21 : Où *Montalte conchie :

 

D'abord M6 et l'émisson en elle-même (......), je les conchie !

2ème chose, (.............) Les gens qui regardent (et ya pas que Loft Story) et qui ne font que critiquer, je les conchie !

Quand je tombe sur Loft Story, je regarde (...........................) je me conchie 

Eclat de rire.... Tu es extra Lamalie, je t'adore !! Ce genre de "running gag" me plonge dans l'hilarité...

Je vais rigoler toute la journée rien qu'en y pensant, car moi aussi, si tu savais quelle énergie je perds à conchier tout le monde et moi avec !!!

*Montalte, chieur con....

 

16 h 36 : C’est alors que… que… ? Papa Lo intervient :

 

*Montalte a écrit : Cette émission existe, chamboule nos habitudes, et à titre personnel, m'amuse beaucoup. J'ai commencé à faire la fine bouche, j'ai fini par m'y intéresser pour des raisons sociologiques et je me suis retrouvé à la regarder avec plaisir.

Évidemment j'avais déjà écrit ma réaction, et évidemment je ne suis pas d'accord, ça faisait longtemps :

D'abord, vio, honneur aux ... : Et même si Montalte se la ramène un peu trop avec ses allusions littéraires et philosophiques, et si Manon ne sibylle qu'à longueur de messages, je vois une solution : S'il vous plaît, à tous les littéraires de cette ML, pourriez-vous transformer vos allusions en citation avec note en bas de page si nécessaire 

Certes mais la sibylline sylph(id)e est par essence géniale. Vous qui encensiez l'ironie n'êtes vous pas sensible à l'esquisse subtile de l'humour ? A la violence du non-écrit ? Et lorsque l'on ne comprend pas en surface on creuse (vielle habitude d'archéo...).

Puis pour P-A et J-R, à propos de J-E et L-S :
Je ne reviendrai pas sur l'érotisme péplaute, la pornographie suggérée du Loft Story la cage à souris, qui au passage ne révolutionne pas plus les meurs et la télévision que les boys bands la chanson. On verra les lofteurs dans un an chez Fogiel, dans 10 ans chez Arthur... Tout revient dirait Nietzsche plagiant Marc-Aurèle bégayant Epictète ... etc ... La télé aime les dîners de cons (car ils sont nombreux), mais les sportifs devenant trop chers TF1 nous offrait "Qui veux gagner des millions ?". Les pauvres, la masse, les non ayant-droits à la culture (quoique...). La masse regarde, ceux qui se prennent pour une élite-au-dessus-de-ça se moquent... le but, tout le monde regarde, tout le monde en parle (sauf la majorité silencieuse dont la seule idée d'avoir un sujet imposé débecte, et j'en fais partie, mais heureusement je ne suis pas interrogé par des journalistes qui ne comprendraient assurément pas que l'on puisse n'avoir aucun avis sur des programmes télé). M6 rapplique, arguant d'un nouveau concept, une révolution, les journalistes se prennent au jeu, les penseurs professionnels, les intellectuel(le)s, *Montalte ... rebelotte... ex nihilo nihil disais-je..

Papa un peu Lo, ce soir les souris sont bleues... sur quelle chaîne ?
 

 

15 h 48 : Jean-Rémi répond à *Montalte :

 

Tu y vas un peu fort (comme souvent :) ) en comparant LS à Flaubert et Molière ! S'ils sont des spécialistes de la médiocrité, c'est parce qu'ils sont des spécialistes de la LUTTE contre la médiocrité (cf. Bouvard et Pécuchet et le Dictionnaire des idées reçues). Ils ne font pas qu'exprimer la médiocrité, ils la combattente en la tournant en ridicule. pas de telle démarche cathartique dans LS, très cher...

Très bien, Laure et Aziz peuvent exprimer des choses que nous aimons cacher... Quel intérêt ? Nous les connaissons, ces choses... La seule possibilité est que cette expression soit cathartique (peut-être chez toi l'est-elle)... Or c'est loin d'être le cas de mes cobayes de prépa...

quote : Leur prétendue médiocrité

Merci ! :-) (sinon, c'est des volte-face sans "s"... au fait, évidemment, Vio, ex nihilo sans tiret... Où avais-je la tête ;-) )

*Montalte affirme : ce surgissement de la vie la plus authentique au milieu de la structure la plus fausse est le prodige de cette diabolique émission.

Le célèbre mal tentateur ;-) Personnellement je cherche la vie authentique dans la vie, pas à la télé...

Tu dis ensuite : Tu vas m'obliger à défendre les "jeunes" là

édr ! *Montalte défendant les jeunes face à un jeune ;-))  

Loft story ne paraît indigne qu'à ceux qui sont déconnectés des nouvelles images et des nouveaux désirs.

La sempiternelle "peur de l'inconnu"... Ou alors une variante du "de toute façon, tu regardes pas, donc tu peux rien en dire". Place à la nouveauté ! Haro sur les puritains ! (qui ne le semblent que parce que leurs valeurs sont différentes. Ma dignité n'est pas la leur, cela me paraît évident. Est-ce pour autant que la leur est la bonne ?)

Pour la pornographie, je suis en complet désaccord avec toi : elle n'est pas dans le regard des contempteurs, mais dans le principe même de l'émission, où l'on trouve une caméra dans les toilettes... Un individu filmé 24h/24, j'appelle cela de la pornographie... Je conseille la relecture d'Attentat, une mine d'or sur le sujet... 

quote : Quant aux préparationnaires de France qui ne se reconnaîtront jamais en Laure, je crois surtout qu'ils n'oseront jamais l'avouer.

D'où la stérilité de l'émission, qui ne parvient même pas à leur faire se rendre compte de leur médiocrité. CQFD :)  

quote : Il semble en fait que tout le monde regarde Loft story, même les cadres et les étudiants.

Non, non et re-non, pas de généralisation (abusive, bien évidemment, mais c'est presque tautologique :)) ) ! 50% des étudiants dans ma prépa ne regardent pas, nombre de mes amis non plus ! Tout le monde ne regarde pas Loft-Story... tout le monde en parle, ce qui est très différent :)  

La vraie distinction à faire entre les spectateurs dits "grand public" et les autres est que les premiers n'ont pas honte de le dire. C'est dans notre milieu que cela peut "craindre" d'avouer que l'on regarde les lofteurs. De ce point de vue, la ménagère de moins de cinquante ans est bien plus honnête que le jeune lecteur de Télérama ou de Libération.

Tout à fait d'accord... tant qu'on s'en tient à ceux qui regardent régulièrement...  

Tu affirmes : Enfin, je ne suis pas persuadé que la moquerie soit le stimulus principal de l'émission. Pour un fan des lofteurs, les David, Kenza, Laure et Christophe apparaissent plus comme des copains et des copines qui vivent les mêmes choses que nous que comme des crétins dont on se moque.

Tu me permettras de douter de ton affirmation comme tu doutes de la mienne... Ni toi ni moi ne sommes dans les foyers à vérifier les motifs d'untel pour regarder... Je parle ici de ce que je connais empiriquement, à savoir ma prépa, où la moquerie est clairement le motif principal !  

Loft story est un événement culturel majeur dont on peut tout dire sauf qu'il est abrutissant : au contraire, depuis six semaines, tout le monde parle de ça avec passion, chacun s'investit pour ou contre, chacun voit ses valeurs mises en question, c'est la stimulation générale. On peut le dire : Loft story a réveillé la France.

En fait, ce n'est pas faux ce que tu dis... Sauf que la remise en cause ne changera pas grand chose à mon sens. Comme dans beaucoup de débats de société : on en parle avec passion, mais on ne change pas sa position d'un iota (preuve de faiblesse pense-t-on), et puis la pression retombe, et on passe à autre chose... Alors certes événement, mais pas majeur...

*Celeborn, delenda Carthago

 

18 h 27 : Amandine décide d’intervenir :

 

Je n’ai que très peu de choses à dire sur le sujet :

1 ) L’intérêt de « Loft Story » s’est considérablement dilué les jours passants. Vivement qu’ils ne soient plus que 3 pour que la crucifixion tant attendue ait lieu ! (Qui veut voir « Huit clos » en live ; on the TV set ?)

2) Les « jeunes » ont perdu le peu de crédibilité qui leurs restaient. (Y-sont-cons aussi les « jeunes », on leur tend des pièges et-y-foncent dedans !). Effectivement la « bof » génération (ou « Stevee génération », ou « branleur génération » voir même « la génération désenchantée ») en plus d’être déjà responsable du dépérissement de la langue avec leurs « zyvas », de la violence avec leurs battes de base-ball, leurs gangs et leurs « técis », ainsi que de la disparition (non pas de Perec mais) de la notion de respect et tout et tout … ont donné la preuve définitive de leurs caractères influençables et influencés. Bref ! « On a pas fini de s’en prendre plein la gueule » comme disait l’Autre.

(Très sérieusement, j’ignore s’il s’agit d’une impression parce que je suis plus ou moins concernée, mais je crois que jamais une tranche d’âge n’a fait l’objet d’une telle polémique et d’une telle désapprobation … Quelqu’un peu m’éclairer ?)

3) Autant les « lofteurs » (puisque tel est leur nom) me paraissaient « gentils et agréables » dans les premiers temps, autant je les trouve incroyablement hypocrites et présomptueux aujourd’hui. Le comble selon moi, c’est Delphine qui dit : « Au moins on a prouvé au jeunes que n’importe qui peut réussir » . Réussir en faisant quoi ? Entrer dans un appartement aux couleurs flashy, dire deux, trois apophtegmes du genre « kicestkapété ? » et ressortir ?
Réussir quoi ? A ameuter les foules pendant un mois parce qu’on est désormais plus qu’un cobaye ou une curiosité, et faire deux ou trois interviews pour des programmes TV ?
Autre fait, aberrant le nombre de fois où les mots « Moi, au moins, je suis vrai(e)s » ont été prononcé. Comme le disait D. Porte sur Oui.fm. Moi, le premier homme qui vient me voir en disant « Je suis vrai », il a beau avoir le physique de Matt Damon, je m’en vais en courant. Rien de plus hypocrite et dénué de sens que cette phrase. (Comme quoi nous ne sommes pas les seuls à faire dépérir le français …)

Bises,

La*mandine ;P qui s’en prend à une cible encore non déterminée …

 

18 h 49 : Jane, disparue depuis, rappelle à *Montalte la présence des caméras :

 

Bonjour !

Loft Story = l'événement culturel majeur de ce début du siècle

Montalte, qu'est-ce qu'ils t'ont fait à St Philippe ?!! Des petits trous dans la tête pour y glisser des tubulures reliées aux cuves !! Bon, j'eu regardé LS, je m'y suis emmerdée au bout de 2mn, des lofteurs pareils mais quel mauvais casting. Si je te comprends bien, Montalte, à la question quel serait ton vice, tu ne pourrais que sincèrement répondre : fixer une webcam dans mon studio parisien ! Vas-y, lâche-toi, fais-nous ton Caubère en direct live... voilà la vraie raison de ton intérêt pour cette émission... ton vieux côté exhibitionniste, tendance Rastignac ! et comme tu reçois régulièrement les piliers péplautes, on pourrait y voir toute la petite vie péplaute qui s'y déroule... sans oublier une certaine lynxette !... Je sens un vent contraire rugir ! Pas de soucis Jean-Rémi, nous sommes bien trop alcooliques, sumos, vieux, claustros ou romantiques pour que M6 acceptent de venir installer chez nous, heu chez Montalte !, ses caméras ! Les cons de censeurs, ils ne savent pas ce qu'ils ratent !

Jane in Massilia ...

 

22 h 24 : Guilaine (dite la *Cabrette) s’adresse « à ses lofteurs » :   

 

Amandine a écrit : Ceci dit, vous êtes véritablement géniaux, je n'ai JAMAIS (et c'est très sincère) rencontré des gens comme vous (on s'croirait dans le loft !).

Kant c'est moi qui dis ça, "on" ne me croit pas ! 

Mais oui, c'est CLAIR : les Péplautes sont uniques et fantastiques ! Vous en connaissez beaucoup dans votre quartier aussi géniales et drôles que *Manon ? Aussi fabuleuses et Belles à l'intérieur comme à l'extérieur que Laureline ? Aussi Intelligents et talentueux que le *Lionceau ??? A Toulouse, Y A PAS !

Jean-Rémi a écrit :  Je passe sur le rapprochement entre Péplum et LS, un schéma de conflit n'étant pas un principe d'élimination, 

Sans compter ceux qui boudent ! Au fait, Papy, vous êtes toujours bougon ? J'ai "tout" lu votre chambre ! Ca a l'air géant ! Vous voulez pas faire colo de Péplautes cet été ?! Vous êtes d'où au fait ?!

Péplum n'étant pas un lieu où j'écris (tiens d'ailleurs, j'y écris, à LS ils peuvent pas écrire) 24h/24, et LS étant pour moi aux antipodes de l'intensité.

Là, je suis pas d'accord avec toi, cher Jean-Rémi, il me semble que même si artifice il y a, les lofteurs vivent une expérience unique en intensité ! Tu n'es certes pas en transe quand tu les regardes s'ennuyer, s'engueuler ou s'aimer, mais leurs coeurs à eux battent fatalement à 200km/h ! Ce ne sont pas des acteurs ! Leurs pleurs ne sont pas feints ! Imagine-toi obligé de "supporter" la même poignée de personnes durant 70 jours entre 4 murs ou presque ! Webcams ou pas, c'est très très "fort" ce qui leur arrive car nécessairement la Vie, la vraie doit reprendre le dessus, émaner de l'expérience partagée, de l'attirance pulsionnelle au ras le bol des casse-pieds !

Vais-je devoir recommencer pour la 1500e fois mon analyse sur érotisme et pornographie ? (je me lasse... :) il n'empêche, j'en suis content de ce filtre ; c'est me meilleur que j'ai trouvé pour appréhender le réel et l'art...). Péplum est érotique : ce que l'on dévoile est soigneusement choisi, et l'on ne dévoile qu'une infime partie, même avec le questionnarisme sauvage ambiant. L'ambiguïté règne, le sous-entendu (avec *Manon comme incarnation de l'art de l'érotisme) cryptique est roi, on peut se faire "passer pour" (cf. la tendance actuelle a créer un nouveau péplaut ex-nihilo). LS est pornographique, mais il est encore pire que s'il était bêtement pornographique : c'est de la pornographie qui ne s'accepte pas elle-même. Et vazy que lorsque J-Edouard enlève son slip, on filme les poules... 

Absolument d'accord sur toute la ligne érotisme/pornographie et surtout sur *Manon... sourire...

Pour le reste, relire Attentat !

D'après *Montalte, on y "trouve un intérêt psychologique hors-pair" ; "Loft Story, c'est la vie ! c'est aussi faux que la vie ! c'est aussi artificiel que la plus authentique de nos émotions... Tout est faux, donc tout est vrai". Je donne 2 secondes la parole à Amélie "si c'est ça la vie, je ne veux pas la connaître !" (Les combustibles)

Moi je donne la parole à Hölderlin "L'Homme, un Dieu quand il rêve, juste un mendiant quand il pense" (Hypérion) ; Il est certes plus réaliste d'ambitionner de devenir mendiant que Divinité... Mais, je rejoins Jean-Rémi sur tout notre refus de la médiocrité, du gris et de Delerm...

Loft Story est une manifestation supplémentaire de l'évolution actuelle de l'humour vers la moquerie. Regarder LS, c'est peut-être se rassurer sur soi-même : "puisque l'autre est si bête, c'est que je suis meilleur que l'autre".

Je pompe sur Mélie qui pompe Elle-même sur Chateaubriand "Soyez économes de votre mépris, il y a beaucoup de nécessiteux"... "J'aime pas ceux qui cherchent la paille chez le voisin quand ils ne sont pas conscients de la poutre chez eux" ( Le Christ, re-formulé par Guilaine)

Amélie Nothomb l'avait dit : "A quoi sert-il d'exposer une vision du monde si le monde s'en fout ?" (Les combustibles)

J'adoooooore !

A ce propos, je vomis aussi le Nouvel Obs

Moi aussi, mais pour une fois je ne vanterai pas les mérites du Point et de mon éditorialiste fétiche Claude Imbert ! Je vénère Marianne depuis cette semaine ! (pages 34 à 40) (Merci *Manon !)

>> "Loft Story est sans conteste l'événement culturel majeur de ce début du siècle."

Pauvre adjectif "culturel"... Je crois plutôt que c'est le non-événement culturel majeur de ce début de siècle : après en avoir disserté des heures, on aboutit à... rien ! Sinon à faire vendre du papier...

Non, non, non, là, j'ai bien compris ce que le *Lionceau entendait par "culturel" qui connait 3 acceptions différentes : celle du blé, celle de l'intellect et celle à laquelle appartient Loft Story, le système de normes et de valeurs partagées par une société donnée à laquelle elle se réfère. C'est bête je n'ai pas zici mes cours de socio de première année. Y était expliquée l'étymologie et l'histoire du mot "culture" et l'on pouvait comprendre comment ces 3 acceptions si elles étaient très différentes n'en avaient pas moins la même source.

Pas plus décadentes que le Pacs, les confessions de Catherine Millet ou la presse people. Pas plus affligeantes que l'opinion publique - la seule chose qui compte, finalement, en démocratie.

Pour Catherine M. et la presse people, d'accord... Le Pacs, non, mais je n'ai pas envie d'argumenter là-dessus dans ce message. Une autre fois, d'accord ? Quant à l'opinion publique, c'est une notion qui n'existe pas... sauf dans le totalitarisme. Tant que l'individu est libre, il n'y a pas d'opinion publique, à mon sens (même si on nous fais croire le contraire à l'aide de sondages...)

Pour moi, la presse people et le PACS sont infiniment plus décadents et emblématiques du troisième millénaire que Catherine M, qui est un phénomène assez marginal comme il y en a toujours eu (j'ai fini "La philosophie dans le boudoir", hier ! Ca se lit très très vite ! La première page m'a choquée un pt'it choui, mais finalement on y pénètre facilement ! Les virulents passages sur Dieu m'ont fait - peut-être à tort - pensé à l'Antechrist... et Qu'elle est cruche cette Eugénie !) alors que le reste est intrinsèquement lié au XXème siècle, à l'utopie égalitariste de valeurs (retrouver une archive de *Montalte citant Finkie et Revel) et au déboulement de la pensée 68tarde...Pouah, pouah, pouah !

Puis, le *Lionceau a écrit : Evidemment, dans tout ce que tu dis, il y a une grande part en moi, sans doute la plus spontanée, qui est d'accord avec toi. Je suis bien conscient que défendre "Loft Story" est un exercice d'intellectuel

Naaan, c'est un exercice *Jalonien ! Rire...

qui "s'y croit" et qui aime jongler avec n'importe quoi. Il y a bien dans ma Loanamania une pose légèrement ironique, voire franchement cynique doublée de sous-entendus réactionnaires : "vous êtes moderne ? alors assumez, et aimez Loft Story...", "vous avez voulu la libération des moeurs, alors encensez Kenza et les autres.."

C'est en ça que j'estime que le *Lionceau devrait faire de la politique et être élu ! (on vendra pas sa mèche, hein, *Manon ?!...rire...)

Je donnerais même ma main au feu que beaucoup de spectateurs rêveraient de vivre cette expérience du Loft. Ca c'est une idée de sondage : "souhaiteriez-vous participer à Loft story ?"

Ben moi, si M6 me téléphone et si je suis en vacances : OUIIIIIIIIIII, j'y vais ! (Je rappelle aux aimables téléspectateurs Péplautes que je n'ai encore jamais vu l'émission !), pour une bonne raison : CA N'ENGAGE A RIEN ! ( y a pas marqué dans le contrat qu'on est obligé de s'accoupler avec un autre, non ?!) Et puis, c'est une expérience qui doit beaucoup apprendre sur l'Humain, et sur soie m'aime... Et puis, on peut s'y faire des potes ! Et qui sait, aussi rencontrer le Grand Amour ?! QUI VIENT AVEC MOI ?!

On peut le dire : Loft story a réveillé la France. 

Désolée, Miss Mery ! Là, il a raison ! Au lieu de nous ressortir à la Une des journaux Bessonisés (du Figaro à l'Humanité en passant par Voici) les mêmes éternels thèmes de l'actualité, TOUT dans ce pays a à ce point été focalisé sur Loft Story que MÊME moi qui ne l'ai jamais vu, je connais les lofteursz par coeur ! Le point le plus positif et de très loin de cette émission est assurément cette stimulation.

Ma*Malie, ça veut dire quoi "conchier", j'avais jamais vu ça ! Parole de *Cabrette !

J'embrasse tout le monde,

Guilaine - Lofteuse malgré elle...

 

23 h 37 : Jean-Rémi répond à Guilaine :

 

Tout d'abord, si même Laureline (es-tu toujours consternée par *Montalte ?) trouve un intérêt à ce débat sur LS, c'est que ça vaut la peine de continuer ! Je réponds donc à ma cabrette.... 

Tu m'écris : Là, je suis pas d'accord avec toi, cher Jean-Rémi, il me semble que même si artifice il y a, les lofteurs vivent une expérience unique en intensité ! Tu n'es certes pas en transe quand tu les regardes s'ennuyer, s'engueuler ou s'aimer, mais leurs coeurs à eux battent fatalement à 200km/h ! Ce ne sont pas des acteurs ! Leurs pleurs ne sont pas feints ! Imagine-toi obligé de "supporter" la même poignée de personnes durant 70 jours entre 4 murs ou presque ! Webcams ou pas, c'est très très "fort" ce qui leur arrive car nécessairement la Vie, la vraie doit reprendre le dessus, émaner de l'expérience partagée, de l'attirance pulsionnelle au ras le bol des casse-pieds !

Mouais... A mon avis, ils doivent quand même bien souvent s'ennuyer, sans bouquin, sans papier, sans crayon, sans télé, sans radio, sans ordi... Les quelques passages que j'ai vus ne brillaient pas pas l'abondance de dialogues. Quant à savoir si leurs pleurs sont feints ou non, n'oublions pas qu'ils savent qu'ils sont filmés et qu'ils ne veulent pas se faire expulser... Alors méfiance (c'est la larme version Farmer ;-) ). Maintenant, j'imagine que ça doit être intensément... lourd, cette proximité obligatoire. En fait, si intensité il y a, elle est d'un genre bien différent de celle de Péplum. Et pis je me suis jamais emmerdé sur Péplum...

Absolument d'accord sur toute la ligne érotisme/pornographie et surtout sur *Manon... sourire... Pour le reste, relire Attentat !

...comme je le conseille d'ailleurs dans mon 2e message ! ;-) C'est beau, la télépathie !

Moi je donne la parole à Hölderlin "L'Homme, un Dieu quand il rêve, juste un mendiant quand il pense" (Hypérion) ; Il est certes plus réaliste d'ambitionner de devenir mendiant que Divinité... Mais, je rejoins Jean-Rémi sur tout notre refus de la médiocrité, du gris et de Delerm...

...que cela ne nous empêche pas de penser quand même (j'ai déjà dû écrire à propos de cette phrase il y a 1000 ou 2000 messages de cela qu'il vaut encore mieux être un penseur qui ne rêve pas qu'un rêveur qui ne pense pas... Mais c'est le rêve l'élément qui fait décoller, pas la pensée... Bref, il faut les 2, mais avant tout le rêve ; sans lui la vie est fade...) 

Amélie l'avait dit : "A quoi sert-il d'exposer une vision du monde si le monde s'en fout ?" (Les combustibles)

J'adoooooore !

Je crois que c'est (honnêtement) ma phrase préférée de tout Nothomb... avec 2 autres incontournables : "Le monde est plein d'assassins, c'est-à-dire de gens qui ont oublié ceux qu'ils ont prétendu un jour aimer" (Hygiène) et le passage d'Attentat "Nous voulons le meilleur [...] et tant pis pour ceux qui nous trouvent débiles". Mais je digresse... 

Moi aussi, mais pour une fois je ne vanterai pas les mérites du Point et de mon éditorialiste fétiche Claude Imbert !

Je vénère Marianne depuis cette semaine ! (pages 34 à 40) (Merci *Manon !)

Marianne... J'ai essayé y'a pas longtemps : un ami me l'avait prêté car on y trouvait un article qui m'intéressait doublement : « La France de Loft Story contre la France d'Amélie Poulain ». Bof... J'ai pas accroché à la ligne éditoriale ironique grinçante (je précise pour Vio, qui elle fait de l'ironie non grinçante, ce qui est un tour de force que j'admire sincèrement), un peu style Canard Enchaîné qui veut se faire passer pour un mag d'informations... Mais je ne demande qu'à réessayer.

Non, non, non, là, j'ai bien compris ce que le *Lionceau entendait par "culturel" qui connait 3 acceptions différentes : celle du blé, celle de l'intellect et celle à laquelle appartient Loft Story, le système de normes et de valeurs partagées par une société donnée à laquelle elle se réfère. C'est bête je n'ai pas zici mes cours de socio de première année. Y était expliquée l'étymologie et l'histoire du mot "culture" et l'on pouvait comprendre comment ces 3 acceptions si elles étaient très différentes n'en avaient pas moins la même source.

Oui oui, moi aussi j'avais compris :) C'est simplement un réflexe quand je vois "culturel" associé à (au hasard) Loft Story, La vie sexuelle de Germaine, Godzilla le film ou autre... Mais pas de problème pour l'aspect social de l'adjectif "culturel" :)

Pour moi, la presse people et le PACS sont infiniment plus décadents et emblématiques du troisième millénaire que Catherine M, qui est un phénomène assez marginal comme il y en a toujours eu

J'ai pas ouvert le bouquin, je dois l'avouer, mais j'ai vu des émissions de télé avec la dame en question (qui est loin d'être une idiote, soit dit en passant...). Je trouve l'optique de son livre regrettable, et je refuse surtout de le classer sous l'étiquette littérature (contrairement à Sade, mais c'est un débat très probablement extrêmement complexe...).

C'est informatif et triste. Pour le PACS, je suis définitivement pour (je vois Jurassic sourire :) ). Faut-il en (re)parler ?

Ben moi, si M6 me téléphone et si je suis en vacances : OUIIIIIIIIIII, j'y vais ! (Je rappelle aux aimables téléspectateurs Péplautes que je n'ai encore jamais vu l'émission !), pour une bonne raison : CA N'ENGAGE A RIEN ! ( y a pas marqué dans le contrat qu'on est obligé de s'accoupler avec un autre, non ?!) Et puis, c'est une expérience qui doit beaucoup apprendre sur l'Humain, et sur soie m'aime... Et puis, on peut s'y faire des potes !

Et qui sait, aussi rencontrer le Grand Amour ?! QUI VIENT AVEC MOI ?!

Guilaine, tu sais que je t'aime ENORMEMENT, et + encore... Mais là, je ne viens pas ! Je te promets que tu apprendras + sur les autres et sur toi-même par la littérature, le cinéma, tes amis, Péplum & co. Quant au grand amour... (trois petits points romantiques comme dirait mon prof de culture G ;-) )

 *Celeborn, pas de jeu de maux ce soir...

 

18 h 29 : Amandine introduit la chienne :

 

Je vous apporte LA confirmation, Chloé est arrivée dans le loft ... C'est une petite chienne, vraiment mignonne tout plein, donnée par la SPA. 
Voilà le petit article extrait du site : loftstory.fr

"En manque d'affection depuis le début de l'aventure du Loft, Fabrice trouve désormais son bonheur... dans les bras de Chloé. Leur idylle était loin d'être évidente. Et pour cause, lorsque Chloé est rentrée dans le Loft, Fabrice n'a pas sauté de joie. Au contraire. Pour lui, l'arrivée de la mascotte signifiait la fin de la tranquillité. Plus question désormais de se balader pieds nus dans le jardin, finies les grasses matinées, adieux les siestes au soleil, Chloé allait à coup sûr perturber la vie du lofteur. Puis doucement, la magie canine a opéré. Sans vraiment s'en rendre compte, Fabrice a commencé à multiplier les gestes d'affection envers le petit animal ravi de s'être fait un nouvel ami. Dès lors, le sort de ces deux-là était joué : ils ne se quitteraient plus. Symbole de cette nouvelle union, cette déclaration d'amour sous les yeux de Laure hallucinée : "Ah Chloé, toi au moins tu veux bien qu'on te fasse des câlins".

Bises,
Amandine.

 

19 h 24 : *Celeborn, alias Icare, alias Jean-Rémi, répond enfin à la question : « à quoi sert le chien ? » :

 

Always for Guilaine : Nouvelles du Loft ? Je crois qu'ils ont introduit un chien Samedi matin

Et si les lofteurs pêtent un câble, à la place des poules, ils ont le droit de passer leurs nerfs sur le chien ? ;-))

*Celeborn, LS, une émission qui a du chien...

Je vous apporte LA confirmation, Chloé est arrivée dans le loft ..

 

19 h 51 : *Manon dresse Chloé :

 

C'est une petite chienne, vraiment mignonne tout plein, donnée par la SPA.

Halte à l'expérimentation animale ! 

*Lynxette Hindignée ! *Ke fait la police ? Et ke dvient la SPA, my Gode, mein Fureur ! 

PS : koike... si elle épouse le/la dernière(e)) lofteur/euse, elle a droit au jackpot elle aussi ?

Qu'en pense ma *Dame des Piques...?  

Vas-y Chloé, mords-les ! Compisse leurs fringues ! Bouffe leurs peluches !

 

20 h 59 : Jane commente :

 

Sacrée Brigitte cette Manon !

P.S. perso
et Elle vit qui dort...toujours !

 

19 h 55 : Bien que n’ayant pas grand-chose à dire, j’interviens :

 

Sacrée Brigitte cette Manon !

Euh... un doute me prend, quand elle écrit : "Vas-y, mords-les !" elle parle bien des lofteurs (qui peuvent se défendre) ? J'espère qu'il ne s'agit pas des poules ! Parce que sinon, vous allez bientôt avoir Bougrain-Dubourg dans le Loft... Enfin, j'espère que les mânes d'Henri IV s'en trouveront confortées ("je voudrais que chacun puisse mettre la poule au pot tous les dimanches...") 

Le problème, c'est l'amoralisme croissant qui risque de s'emparer de nous, spectateurs de ce zoo humain présenté comme un jeu. Scotché devant sa télé face à des humains déshumanisés que l'on se permet de juger d'après quelques images sélectionnées [...], le spectateur risque non de retrouver la vie mais bien de perdre pied face aux valeurs sociales 

Il ne faut pas non plus croire que les spectateurs ne regardent que Loft Story ! Ils s'intéressent aussi aux JT, aux séries... et là, je peux vous dire qu'il y en a, de la morale, des interdits... aujourd'hui, entre adultes, on permet de plus en plus de choses, mais on stigmatise aussi de plus en plus certains (notamment les pédophiles ; bon, allez-vous me dire, c'est normal, ce sont des "monstres"... certes, mais à aller trop loin avec les "monstres", on en vient aussi à un certain nombre de dérives dans le rayon "chasse aux sorcières" - mais je ne vais pas me lancer dans un flot d'anecdotes).

Ces mêmes "images sélectionnées" qui nous font tant oublier nos "valeurs morales" sur M6 à 19h00 provoquent dans d'autres domaines des sursauts d'indignations vertueux qui, comme tout les "sursauts vertueux", conduisent parfois à de belles horreurs (un peu dans le genre de Robespierre qui guillotine des dizaines de milliers de personnes pour le bien commun, aveuglé par sa foi rousseauiste) A trop sélectionner les images, à ne pas les commenter, je peux vous assurer qu'on les fait ressurgir, les interdits. Il y a une émission de télévision dans un état des USA intitulée La télé des maquereaux (j'ai perdu le titre anglais) dans laquelle tous les hommes ayant été surpris à faire appel aux services d'une prostituée (ou, le plus souvent, d'une policière déguisée en prostituée) voient leur photo et leur nom diffusés contre leur gré - le tout accompagné de sous-titres accusateurs. L'interdit de la prostitution, que la libération sexuelle (*Montalte dirait "le libéralisme sexuel") avait quasiment aboli (dixit Epiphane Otos : "Moralement, allez chez les putes ne m'eût pas posé de problème"), est en train de ressurgir à cause de cette même télé qui détruit celui du voyeurisme et fait tomber la notion d'intimité à coups de Loft Story et de Survivor (tiens, à propos, ce même Survivor va être diffusé cet été sur TF1 sous le titre l'Aventure Robinson ; des réactions ?...) Comme quoi l'excès télévisuel est une arme à double tranchant ; à voir ces personnages portés au pilori (peut-être pour de bonnes raisons, mais de manière complètement disproportionnée), montrés du doigt et offerts à l'opprobre de l'audimat, la morale est recréée (si elle a disparu, ou transformée si elle existe encore). Peut-être que Loft Story et les autres sont en train de la modifier, cette morale, mais ils ne nous amoralisent pas, bien au contraire... Regardez-le, lui, là, lui, oui, vous le voyez ! C'est un salaud ! Huez-le, mesdames et messieurs, huez-le bien fort ! Nous vous demandons de lui cracher au visage car il ne mérite pas de vivre, regardez-la cette loque humaine ! On ne vous demande pas d'avoir pitié, on ne vous demande pas de dire "pauvre type"; on vous demande d'être haineux, alors soyez haineux s'il vous plaît, il a tout fait pour ça et nous aussi on fait tout pour ça ! Et je vous préviens, si jamais vous faites pareil, ce sera la même chose, votre image, votre nom seront diffusés assortis de la mention "monstre" ou "salaud" ; alors ne transgressez pas la morale, ne violez pas l'interdit, regardez Loft Story si ça vous chante, mais si vous outrepassez les limites de la morale, vous serez montré au pays entier et vous ne serez plus jamais vous-même ! Désormais, on ne risque plus d'être puni, de pourrir dans une prison et de chuter dans l'estime de ses proches et amis ; non, on se retrouve sur tous les écrans de la région (au moins) dans le rôle du salaud modèle, de celui qui a sali l'espèce humaine. Pour en finir avec ma (courte) démonstration, je résumerai en disant que la télé (et ce que d'aucuns appellent la "télé-poubelle") ne nous amoralise pas (ou du moins pas seulement) mais sert aussi à renforcer toutes sortes d'interdits, voire à en créer de nouveau, et peut avoir des effets tout aussi inédits sur la conscience des téléspectateurs (chute de 58% de la prostitution dans l'état qui diffuse La télé des maquereaux)... On n'a donc pas "laissé le sens moral sur le quai de la gare" (quant au tact, oui ; lui, ça fait longtemps qu'il est largué en route), on le refabrique, on le rafistole... 

Bon, ça vous a peut-être paru (un peu) long, mais je n'avais pas encore dit un mot sur LS... alors il faut bien que je me rattrappe... Question rituelle : qui a tout lu ?

Thibaut

 

23 h 08 : Papa Lo réagit en bleu :

 

Il ne faut pas non plus croire que les spectateurs ne regardent que Loft Story ! Ils s'intéressent aussi aux JT, aux séries... et là, je peux vous dire qu'il y en a, de la morale, des interdits... aujourd'hui, entre adultes, on permet de plus en plus de choses, mais on stigmatise aussi de plus en plus certains (notamment les pédophiles ; bon, allez-vous me dire, c'est normal, ce sont des "monstres"... certes, mais à aller trop loin avec les "monstres", on en vient aussi à un certain nombre de dérives dans le rayon "chasse aux sorcières" - mais je ne vais pas me lancer dans un flot d'anecdotes). Ces mêmes "images sélectionnées" qui nous font tant oublier nos "valeurs morales" sur M6 à 19h00 provoquent dans d'autres domaines des sursauts d'indignations vertueux qui, comme tout les "sursauts vertueux", conduisent parfois à de belles horreurs (un peu dans le genre de Robespierre qui guillotine des dizaines de milliers de personnes pour le bien commun, aveuglé par sa foi rousseauiste) A trop sélectionner les images, à ne pas les commenter, je peux vous assurer qu'on les fait ressurgir, les interdits.

... Je sélectionne, je ne vais quand même pas faire mon étudiant glandeur et me mettre à regarder tout ce qui fait de l'audimat pour émettre un avis sociologique, les interdits reviennent, tant mieux ! ça fera une cible pour les jeunes qui pourront révolutionner avec raisons dans un environnement plus serein !

Peut-être que Loft Story et les autres sont en train de la modifier, cette morale, mais ils ne nous amoralisent pas, bien au contraire... Regardez-le, lui, là, lui, oui, vous le voyez ! C'est un salaud ! Huez-le, mesdames et messieurs, huez-le bien fort ! Nous vous demandons de lui cracher au visage car il ne mérite pas de vivre, regardez-la cette loque humaine ! On ne vous demande pas d'avoir pitié, on ne vous demande pas de dire "pauvre type"; on vous demande d'être haineux, alors soyez haineux s'il vous plaît,

Si c'est mon choix !..............................................ouai !!!

il a tout fait pour ça et nous aussi on fait tout pour ça !

Et c'est son choix !................................................boou !!

Et je vous préviens, si jamais vous faites pareil, ce sera la même chose, votre image, votre nom

Comme c'est cholie stigmatisé, l'image avant le nom !

seront diffusés assortis de la mention "monstre" ou "salaud" ; alors ne transgressez pas la morale, ne violez pas l'interdit, regardez Loft Story si ça vous chante, mais si vous outrepassez les limites de la morale, vous serez montré au pays entier et vous ne serez plus jamais vous-même ! Désormais, on ne risque plus d'être puni, de pourrir dans une prison et de chuter dans l'estime de ses proches et amis ; non, on se retrouve sur tous les écrans de la région (au moins) dans le rôle du salaud modèle, de celui qui a sali l'espèce humaine. Pour en finir avec ma (courte) démonstration, je résumerai en disant que la télé (et ce que d'aucuns appellent la "télé-poubelle") ne nous amoralise pas (ou du moins pas seulement) mais sert aussi à renforcer toutes sortes d'interdits, voire à en créer de nouveau, et peut avoir des effets tout aussi inédits sur la conscience des téléspectateurs (chute de 58% de la prostitution dans l'état qui diffuse La télé des maquereaux)... On n'a donc pas "laissé le sens moral sur le quai de la gare" (quant au tact, oui ; lui, ça fait longtemps qu'il est largué en route), on le refabrique, on le rafistole... Bon, ça vous a peut-être paru (un peu) long, mais je n'avais pas encore dit un mot sur LS... alors il faut bien que je me rattrappe... Question rituelle qui a tout lu ?

Oui.. euh donc, c'était à propos de la télé c'est ça ? "On" dit souvent qu'elle miroite la société, la pauvre, elle a crée de l'éphémère, elle en a suivit aussi. le problème est qu'elle est placé dans presque tout les foyers sans qu'aucun n'ait jamais eu de mode d'emploi, ni ceux qui la font, ni ceux qui la regarde... mais la morale, la belle, celle qui vient au secours de ceux qui cherche une responsabilité au fabuleux déclin de la société d' demain, "on" dit que la télé n'en a pas ou qu'elle la transforme... pfff... y'a des "on" qui s'étonnent que la caméra n'ait pas de pudeur, que le marteau fait mal au doigt...

Papa Lo, "Peut-on être moral en étant professionnel de la télécommunication ?"
Sujet à traiter en quatre heures. Aucun document. Aucune calculatrice...8-] 

 

12 h 52 : Les nominations sont annoncées : le favori de *Montalte a été choisi ; l’intéressé commente :

 

Ce sont donc Philippe, "l'intello" et sans doute le type le plus intelligent et le plus drôle du Loft, et Fabrice, le plus insipide, qui sont nommés ce soir par les filles. Christophe, le mec à Julie, échappe à la sélection éjectable, les lofteuses refusant visiblement de le renvoyer à sa chérie (contrairement à ce que pensait Ténore), et Jean-Edouard remonte dans l'estime de toutes, notamment de Loanna qu'il va peut-être remonter.

L'un des intérêts de cette émission, je le dis franchement : la meilleure sans doute que la télé nous ait donnée depuis des lustres, réside dans le "duel" tacite quoiqu'invisible qui se joue entre les lofteurs et les téléspectateurs. Depuis quelques semaines, il semble en effet que les choix des uns ne concordent pas du tout avec le choix des autres -et l'expulsion de la gentille Julie qui formait avec le gentil Christophe le brave couple par excellence confirme cette discorde. Pour les lofteurs, l'important est que tout se passe bien, pour le public, l'important est au contraire que tout se passe mal. Pour les lofteurs, une fille comme Julie ne pose aucun problème et peut par conséquent résider un peu plus longtemps qu'une Laure qui est, au contraire, source de conflit. C'est pourtant cette dernière, si peu aimée du groupe, que le public retiendra, et c'est Julie, gentille mais trop peu baroque, qui partira. Nécessaire au spectacle, Laure devait rester. Jeudi soir, m'est avis que c'est Philippe, sans doute "cassant" (dixit une lofteuse) et en passe de devenir le premier rôle, ce qui n'est jamais plaisant pour les autres, qui restera et que c'est Fabrice, de moins en moins "intéressant", qui s'en ira.

C'est Feydeau ou Courteline qui disait, je crois, que le secret de son théâtre résidait dans le fait de faire rencontrer deux personnes qui ne devraient jamais se rencontrer. Loft story devient, au fil des semaines, le lieu des rencontres incongrues. Pour survivre, il faut accepter la différence de l'autre. Qui sait si le couple final ne sera pas constitué par deux personnes n'allant pas du tout ensemble, et d'ailleurs n'y tenant pas ?

Plus je regarde Loft story, plus je suis persuadé que tout ce que l'on pourra dire contre cette émission sera de toute façon moins stimulant que l'émission elle-même. Quant aux griefs moraux (indignité, dégradation, voyeurisme, souillure, fascisme), j'avoue les trouver de plus en plus ridicules : Loft story s'inscrit dans l'ère du temps, et à ma grande surprise, moi aussi. Pour la seconde fois dans ma vie de téléspectateur, je me sens concerné (la première fois, c'était pour les Bleus pendant la coupe du monde) : quoi de plus normal que cet intérêt pour le Loft pour quelqu'un qui, comme moi, j'allais dire : comme nous, adore(nt) depuis dix ans les relations "cyber", qu'elles soient minitéliennes ou internautes ?

Amandine avait raison : les péplautes, et plus généralement les internautes, et les accros au Minitel, sont des lofteurs en puissance. N'avez-vous pas remarqué que les critiques à l'égard de Loft story vont dans le même sens que celles concernant une pratique assidue de l'Internet ou du Nitel ? Depuis dix ans, j'entends effectivement des gens qui me disent que l'écran télématique ou informatique n'est pas "la vraie vie", qu'il est très malsain de se côtoyer tous les soirs à des anonymes, de se livrer en pâture à une fausse communauté, au risque de finir par préférer celle-ci à ses "vrais amis", que rien n'est moins "authentique" que cette existence par procuration, que c'est sombrer dans l'autisme, le cooconing et la masturbation (pas seulement) intellectuelle, et que la vraie vie est "dehors".

Des différences essentielles existent bien entendu entre Peplum et l'asile de M6, il n'empêche que sur bien des points l'écriture de nos forums n'a rien à renier à certains comportements loftiens. Le journal intime n'est jamais si loin, l'état d'ivresse se relève parfois, les sous-entendus vaguement confessionnaux se picorent, l'exhibition d'une colère, d'une émotion, voire d'une lettre est de moins en moins rare... Sans compter les agressions, les mini crises de nerfs, les réactions épidermiques débouchant généralement sur une exclusion (les canadiennes de l'été dernier, l'écrivain marxiste de l'hiver 99, l'étudiant khâgneux... Les deux derniers par ma faute, et je regrette encore le second). N'oublions pas non plus la séduction, capitale dans ces rapports virtuels, et qui se joue entre nous volontairement ou non -séduction qui va de pair, aussi, avec une volonté de puissance : ne nous a-t-on pas reproché, à nous les anciens, d'instaurer notre ordre ? Enfin, le couple gagnant, aussi virtuel que réel, après sept ans de réflexion. Tout y est, je vous dis...

En tant qu'internaute, ex-minitélien, je suis un fan de Loft story et je me demande comment un internaute, ex-minitélien peut ne pas l'être.

Reprenons ce qu'en disait le censeur anti-libertaire ultra-réac-archi-puritain Céléborn :

Sur Marina et sa réplique, cela n'avait pas beaucoup d'autre intérêt que l'esthétique du message... Mais je dois avouer que l'idéaliste en moi se reconnait beaucoup dans cette réplique. C'est effectivement une réaction de défense, un mot spontané pour se protéger de la médiocrité. Désolé pour sa vulgarité ;). Mais une dimension que je n'ai pas développée est celle de la création. "Si c'est ça la vie, je ne veux pas la connaître" : tout dépend si cette phrase n'est qu'une affirmation passive (comme elle l'est dans les Combustibles), ou une invitation à changer cette vie que l'on refuse (ce qui est ma perspective). Ce n'est alors pas fuir, mais refuser pour créer autre chose.

 

Mais la création ne se nourrit-elle pas de l'expérience la plus bassement quotidienne ? Le grand artiste n'est-il pas celui qui fait de l'or avec de la merde ? Proust qui fait un monde de la mondanité ? Nietzsche qui part de la maladie pour forger sa "grande santé" ? Van Gogh qui transfigure sa folie en jaune ? Beethoven sa surdité en symphonie ? Si Céline n'avait pas été aussi haineux, peut-être n'aurait-il pas été aussi génial ? Le sublime ne vaut que s'il prend en compte les basses couches du réel. Prétextat, plus que Marina, est le véritable créateur qui n'a pas peur d'exploiter ce qu'il y a de pire dans la vie et en lui. Mais peut-être le véritable créateur n'est-il pas un idéaliste mais bien au contraire un spécialiste du mal et de la merde dotée d'une imparable lucidité. Ca se discute dirait Delarue... En tous cas, cette position qui est tienne me rappelle celle que Socrate, dans le Phédon (?), avouait avoir eu dans sa jeunesse, soit ne pas pouvoir admettre que les choses les plus sales et les plus mesquines avaient, elles-aussi, leurs essences. Mais bah, je veux bien être pour toi le vieux Parménide qui te dira, comme à Socrate, que mêmes les étrons ont leurs Idées.

 

Au bout d'un moment, on en a marre de s'intéresser à la merde des autres ; il faut créer la sienne. Or regarder LS, c'est avant tout s'intéresser à la merde des autres, au point de fourrer son nez dedans...

D 'ailleurs je n'ai pas parlé dans mon message de fuite par rapport à LS, mais de vomissement (ah zut ! j'aurais p't'être dû préciser qu'il ne faut pas lire mon message si vous êtes en train de manger... ;-)) ). Je m'y suis intéressé, j'ai lu dessus, j'ai essayé de regarder... et j'ai tout recraché, et maintenant je pense que LS est une émission non seulement ennuyeuse (je le maintiens), mais surtout une émission qui fais fuir de la vie. Celui qui fuit la vie, ce n'est pas celui qui refuse de regarder pour diverses raisons (morales, religieuses, éthiques, etc.), c'est la couch potato devant son écran qui suit les relations artificielles de Loana & co. Bien sûr, la vérité de la vie apparaît dans l'émission... comme elle apparaît dans le train, au cinéma, au téléphone, sur Internet, et... dans la VIE ! Je ne regarde pas, *Montalte, je VIS ! Et pendant que je vis, que je communique, que je lis de la bonne littérature qui elle modifie mes composantes (cf. Hygiène), 

C'est un faux débat, je crois, que d'opposer "la vie qu'on vit" et "la vie qu'on regarde". Ce qu'il y a de plus intéressant dans la vie, c'est aussi la représentation de la vie. Or, cette dernière peut s'observer autant par le biais d'un chef-d'oeuvre immortel que par la plus minable des émissions télé. Proust disait d'ailleurs en avoir plus appris sur la vie en conversant avec un médiocre qu'en ayant lu trois fois Pascal. La conjuration des imbéciles, comme dit je ne sais plus quel écrivain américain, fait plus pour notre compréhension du monde que n'importe quelle chapelle Sixtine. Et lorsque je parle en termes de "médiocre" ou d' "imbécile" je m'en veux un peu : la médiocrité n'est que le nom péjoratif que je donne à une réalité qui me contrarie, comme "l'imbécile" est celui qui ne me ressemble pas. Au fond, tout (état, situation, individu) stimule. Et comme dirait Nietzsche, tout peut servir la vie. Même et surtout les bouillonnements théologiques de Kimy et de Jean-Edouard. Mais là aussi, je m'en veux de m'exprimer ainsi.

50 préparationnaires regardent stérilement LS, se moquant de ce qu'ils regardent. LS ou l'art de ne pas s'assumer.

Peu nombreux sont ceux qui assument regarder l'émission (tu le fais, je trouve ça bien) ; peu nombreux sont ceux de mes congénères qui, passant leur entretien à sup de co Paris, vont avoir l'honnêteté de répondre à la question "regardez-vous LS" : "oui ! Et j'aime ça !". Je prends les paris... A cette mauvaise foi, je préfère encore le dégoût de Marina. Mais sache que ma démarche a été on ne peut plus nietzschéene, puisque j'ai tiré des choses de cette expérience. Tu te fortifies PAR LS, je me fortifie CONTRE LS. Le seul qui ne se fortifie pas, c'est celui qui ne s'y est jamais intéressé ou celui qui ne retire rien de l'émission qu'il regarde... Et cette attitude passive et grinçante risque de le tuer en tant que personne morale... Mais continuons au-delà de la petite phrase nothombienne..

Mais pourquoi parler en terme de "dégoût" ? Dans Ainsi parlait Zarathoustra, le dit Zarathoustra prend conscience un jour que le surhomme sera celui qui surmontera le dégoût, proprement idéaliste -et pour Nietzsche, l'idéalisme est une grave maladie de l'esprit-, que lui provoque le réel. Le surhomme est celui qui ne se dégoûte plus de rien, qui loin de fuir le réel, l'affirme intégralement. C'est l'AMOR FATI, l'amour du destin, aussi tragique soit-il, qui est son credo. (Amor Fati, Tragique, Surhomme, dimension nietzschéenne : nous avons bien entendu dépassé le cadre de Loft story qui n'est, bien que je l'apprécie, ni nietzchéenne, ni surhumaine, ni tragique. Reste que c'est par son prétexte que nous en sommes arrivés là et cela ne m'étonne pas : je reste persuadé que ce programme pose des questions fondamentales.)

*Montalte affirme : "ce surgissement de la vie la plus authentique au milieu de la structure la plus fausse est le prodige de cette diabolique émission"

Le célèbre mal tentateur ;-) Personnellement je cherche la vie authentique dans la vie, pas à la télé...

Mais encore une fois, tu ne trouves pas que cette authenticité qui surgit d'une artificialité n'est pas un phénomène passionnant et qui prête à réfléchir sur les rapports entre la représentation et la vie, les apparences et la vérité ? Loft story n'est-elle pas la preuve que d'une certaine manière tout n'est que représentation ? que la nature n'est qu'une coutume ? que ce que nous sommes dépend en grande partie sinon totalement du regard des autres (des caméras en l'occurrence) ? que la transparence si scandaleuse du Loft n'est que l'expression d'une des grandes tendances psycho-sociologiques de notre XXIème siècle ? que notre monde est aussi "grave" que palpitant ? (cela surprendra peut-être mais fondamentalement, je suis très heureux d'être à notre époque... Une des plus hallucinantes de l'histoire) Et que tout cela, en définitive, n'est pas grave du tout ? qu'il faut s'y faire ?

Minuit trente-cinq : avec tout ça, je ne suis pas encore au lit...


*Montalte, visionnaire des quatre saisons....

 

18 h 35 : La minute nécessaire de Papa Lo : démarquons-nous de la conception *montaltienne des faits :

*Montalte a écrit :

N'oublions pas non plus la séduction, capitale dans ces rapports virtuels, et qui se joue entre nous volontairement ou non -séduction qui va de pair, aussi, avec une volonté de puissance : ne nous a-t-on pas reproché, à nous les anciens, d'instaurer notre ordre ? Enfin, le couple gagnant, aussi virtuel que réel, après sept ans de réflexion. Tout y est, je vous dis...  Oui oui oui ... une volonté de puissance... n'est-ce pas ce que je vous reprochais il y a de cela quelques mois lorsque que je débarquais sur ce forum alors qu'un vent favorable m'avait approché de ces beau rivages ?

Donc VOUS est différent de NOUS, va pas me mettre dans le même panier tous les péplautes, ni tous les internautes (note le tutoiement proximiteux, histoire de te faire prendre le reste de la phrase comme une humble et irrefusable requête). En tant qu'internaute, ex-minitélien, je suis un fan de Loft story et je me demande comment un internaute, ex-minitélien peut ne pas l'être. 

... j'ai bien une petite idée ...

Papa Lo, NItelien, NI-tertullien, NI-nietzshéen (quoique je ne jette que la majorité)...chevalier qui fait "NI !" 

 

17 h 50 : Séance de tonification pour Jean-Rémi :

 

C'est frais, c'est tonique, c'est vitaminé, comme dirait Prétextat ! J'ai l'impression de me retrouver un an en arrière, lors des débats kubrickiens et québécois. Et comme d'habitude, je dois faire against all odds : *Montalte, Thibaut, Clarissa (et la solidarité woolfienne, alors ? ;-) ) et même Ma*Mandine s'y mettent. Catherine et Loana... Je commence par Loana, et par le message du *Talte...

Je passe sur ton passionnant résumé des derniers événements... ;-)

quote : Plus je regarde Loft story, plus je suis persuadé que tout ce que l'on pourra dire contre cette émission sera de toutes façons moins stimulant que l'émission elle-même. Quant aux griefs moraux (indignité, dégradation, voyeurisme, souillure, fascisme), j'avoue les trouver de plus en plus ridicules : Loft story s'inscrit dans l'ère du temps, et à ma grande surprise, moi aussi.

Je dirais malheureusement qu'il s'inscrit plutôt dans l'air du temps :)) Pour le grief du fascisme, sur lequel je me suis penché, je le trouve effectivement de moins en moins crédible. La souillure et le voyeurisme, je les trouve toujours d'actualité en revanche. Quant à la dégradation (dont on sait qu'il est le propre de chaque époque de dire qu'elle existe par rapport à un prétendu "âge d'or"), peut-être est-elle + dans l'importation de "concepts" d'émission que dans les émissions elles-même... Mais pour toi, *Montalte, s'inscrire dans l'air du temps, est-ce donc une qualité ? Montrons tout (ou pire encore : faisons hypocritement croire que nous montrons tout : ça c'est dans l'air du temps !!), il faut tout dire, tout révéler, ne rien cacher... Mais si 10 millions de téléspectateurs en viennent à regarder une Loana faire la vaisselle, moi je trouve que l'air du temps commence à empester... La vie est-elle si ennuyeuse qu'il faille se réfugier dans ce succédané de vie qu'est LS ? Mais j'y reviens (sur le fantastique passage "vie réelle" et "vie virtuelle", lisez jusqu'au bout ;-) )

quote : Pour la seconde fois dans ma vie de téléspectateur, je me sens concerné (la première fois, c'était pour les Bleus pendant la coupe du monde) : quoi de plus normal que cet intérêt pour le Loft pour quelqu'un qui, comme moi, j'allais dire : comme nous, adore(nt) depuis dix ans les relations "cyber", qu'elles soient minitéliennes ou internautes ? "

Je ne polémiquerai pas sur la coupe du monde... :) (ça ferait très recette de salade d'été Femme Actuelle... UPJ oeuf corse) NON !!!!! Il n'y a pas de normalité dans ce domaine, d'autant mois, cher *Talte, que dans le Loft il n'y a pas de relation entre nous et eux... J'adore les relations cyber... quand je fais partie de la relation ! (j'y arrive, le développement vient... plus tard :) )

quote : Amandine avait raison : les péplautes, et plus généralement les internautes, et les accros au Minitel, sont des lofteurs en puissance. N'avez-vous pas remarqué que les critiques à l'égard de Loft story vont dans le même sens que celles concernant une pratique assidue de l'Internet ou du Nitel ? Depuis dix ans, j'entends effectivement des gens qui me disent que l'écran télématique ou informatique n'est pas "la vraie vie", qu'il est très malsain de se côtoyer tous les soirs à des anonymes, de se livrer en pâture à une fausse communauté, au risque de finir par préférer celle-ci à ses "vrais amis", que rien n'est moins "authentique" que cette existence par procuration, que c'est sombrer dans l'autisme, le cooconing et la masturbation (pas seulement) intellectuelle, et que la vraie vie est "dehors".

Rien à dire, sinon que je suis du même avis que le tien sur le sujet...

quote : Des différences essentielles existent bien entendu entre Peplum et l'asile de M6

Ouf ! J'ai eu peur !!! ;-)

quote : Enfin, le couple gagnant, aussi virtuel que réel, après sept ans de réflexion. Tout y est, je vous dis...

Attention, le loup rôde.... ;-)

quote : En tant qu'internaute, ex-minitélien, je suis un fan de Loft story et je me demande comment un internaute,

ex-minitélien peut ne pas l'être

Eh bien, le fait est que ça existe.... :)) Masturbe-toi le cerveau tant que tu veux, tu ne pourras pas nier l'existence de ce fait tout ce qu'il y a de plus objectif ;-)

quote : Reprenons ce qu'en disait le censeur anti-libertaire ultra-réac-archi-puritain Céléborn :

Ouarf ! Aurais-je dépaCéléborn de ta partie spontanée ? :)

Mais la création ne se nourrit-elle pas de l'expérience la plus bassement quotidienne ? Le grand artiste n'est-il pas celui qui fait de l'or avec de la merde ? Proust qui fait un monde de la mondanité ? Nietzsche qui part de la maladie pour forger sa "grande santé" ? Van Gogh qui transfigure sa folie en jaune ? Beethoven sa surdité en symphonie ? Si Céline n'avait pas été aussi haineux, peut-être n'aurait-il pas été aussi génial ?

Mais tout à fait d'accord avec toi ! Sauf que le monde de Proust nous dresse un portrait assez vitriolé de la mondanité, que Nietzsche forge à partir de sa maladie un concept qui s'y oppose, que les symphonies de Beethoven ne sont pas qu'un long moment de silence. Si elle s'en nourrit, c'est pour mieux la recracher et s'y opposer... Donc tes exemples me semblent en accord parfait avec ma théorie :)

Le sublime ne vaut que s'il prend en compte les basses couches du réel. Prétextat, plus que Marina, est le véritable créateur qui n'a pas peur d'exploiter ce qu'il y a de pire dans la vie et en lui. Mais peut-être le véritable créateur n'est-il pas un idéaliste mais bien au contraire un spécialiste du mal et de la merde dotée d'une imparable lucidité. Ca se discute dirait Delarue...

Marina, qui brûle des livres éternels pour se procurer de la chaleur, ne prend-elle à ton avis pas en compte la plus basse couche du réel qui existe, à savoir l'animal instinct de survie ? Quant au créateurs, ne pas oublier l'apollinien nietzschéen, qui, même s'il est placé pour Nietzsche en-dessous du dionysiaque, n'en est pas moins de la création.

quote : En tous cas, cette position qui est tienne me rappelle celle que Socrate, dans le Phédon (?), avouait avoir eu dans sa jeunesse, soit ne pas pouvoir admettre que les choses les plus sales et les plus mesquines avaient, elles-aussi, leurs essences. Mais bah, je veux bien être pour toi le vieux Parménide qui te dira, comme à Socrate, que mêmes les étrons ont leurs Idées.

Laissons Platon où il est... ;-)

quote : C'est un faux débat, je crois, que d'opposer "la vie qu'on vit" et "la vie qu'on regarde".

NON, ce n'est pas un faux débat ! Je crois que notre + grande divergence vient de là ! Entendons-nous bien, je ne fais pas la distinction entre la vie "réelle" et la vie "virtuelle" (i.e. Internet, LS, etc.). Je ne crois pas à cette distinction, qui n'existe d'ailleurs pas. Mon opposition est entre "activité" et "passivité". On peut être très passif dans un repas et très actif sur Péplum, très actif quand on regarde LS ou très passif. Je renvoie à l'analyse des "lectures" dans Hygiène (le formidable passage sur "Modifier le regard ; c'est ça, notre grand oeuvre"). Ce que j'affirme est que LS est essentiellement (pas totalement, tu en es la preuve) regardé d'une manière passive. On s'encroûte devant la télé, on se moque, certains se laissent avoir en croyant y voir la "vraie vie" sans trucages (ils sont je l'espère peu nombreux), bref l'émission est stérile quant à l'édification de sa personnalité. Sur Péplum, je participe, j'écris ; quand je lis, je sens que cette lecture m'influence ; quand j'ai regardé LS, je n'ai pas senti grand chose... ce qui ne m'empêche pas d'éprouver de l'intérêt pour le débat qui a lieu sur l'émission, qui lui me fait réagir. L'événement, ce n'est pas l'émission, c'est ce qui en découle... Mais je condamne toujours autant cette émission

quote : Ce qu'il y a de plus intéressant dans la vie, c'est aussi la représentation de la vie. Or, cette dernière peut s'observer autant par le biais d'un chef-d'oeuvre immortel que par la plus minable des émissions télé.

Tu reconnais qu'elle est minable... c'est déjà ça de gagné ;-))

quote : Proust disait d'ailleurs en avoir plus appris sur la vie en conversant avec un médiocre qu'en ayant lu trois fois Pascal. La conjuration des imbéciles, comme dit je ne sais plus quel écrivain américain, fait plus pour notre compréhension du monde que n'importe quelle chapelle Sixtine.

Tout le monde n'est pas Proust (ou *Montalte :) ). Si tout le monde avait ta vision sur l'émission, cela voudrait dire que notre société est sauvée... Et dans ce cas n'importe quelle "médiocrité" serait effectivement stimulante. Mais dans une société telle que celle d'aujourd'hui, qui manque de + en + de repères (désintérêt vis à vis du politique, disparition de la frontière "vie publique"/"vie privée", banalisation de la violence, j'en passe...), est-ce vraiment le moment de montrer la pire médiocrité en comptant sur le bon sens (Descartes !!! mdr !!!) des spectateurs pour en tirer des principes de vie ?

quote : Et lorsque je parle en termes de "médiocre" ou d' "imbécile" je m'en veux un peu : la médiocrité n'est que le nom péjoratif que je donne à une réalité qui me contrarie, comme "l'imbécile" est celui qui ne me ressemble pas. Au fond, tout (état, situation, individu) stimule. Et comme dirait Nietzsche, tout peut servir la vie. Même et surtout les bouillonnements théologiques de Kimy et de Jean-Edouard. Mais là aussi, je m'en veux de m'exprimer ainsi.

Moi aussi, je t'en veux ;-)))

quote : Mais pourquoi parler en terme de "dégoût" ? Dans Ainsi parlait Zarathoustra, le dit Zarathoustra prend conscience un jour que le surhomme sera celui qui surmontera le dégoût, proprement idéaliste -et pour Nietzsche, l'idéalisme est une grave maladie de l'esprit-, que lui provoque le réel. Le surhomme est celui qui ne se dégoûte plus de rien, qui loin de fuir le réel, l'affirme intégralement. C'est l'AMOR FATI, l'amour du destin, aussi tragique soit-il, qui est son credo.

Je laisse de côté ma bombe atomique hiroshimienne et ma Shoah qui me serviraient ici d'arguments massues pour transformer ton AMOR FATI (enfin...celui de Nietzsche) en la pire immoralité qui soit. Quoique non... Proutch ! :-))

quote :  : je reste persuadé que ce programme pose des questions fondamentales.)

Oui, mais la vraie question est de savoir à qui il les pose... De plus en plus, j'ai tendance à voir qu'il ne les pose qu'aux "intellectuels" (non péjoratif), c'est-à-dire en gros à ceux qui n'auraient pas besoin d'y chercher une réponse...

quote : Mais encore une fois, tu ne trouves pas que cette authenticité qui surgit d'une artificialité n'est pas un phénomène passionnant et qui prête à réfléchir sur les rapports entre la représentation et la vie, les apparences et la vérité ? Loft story n'est-elle pas la preuve que d'une certaine manière tout n'est que représentation ? que la nature n'est qu'une coutume ? que ce que nous sommes dépend en grande partie sinon totalement du regard des autres (des caméras en l'occurence) ? que la transparence si scandaleuse du Loft n'est que l'expression d'une des grandes tendances psycho-sociologiques de notre XXIème siècle ? que notre monde est aussi "grave" que palpitant ? (cela surprendra peut-être mais fondamentalement, je suis très heureux d'être à notre époque... Une des plus hallucinantes de l'histoire)

Et que tout cela, en définitive, n'est pas grave du tout ? qu'il faut s'y faire ?

Ah, un délire *Taltien, quel plaisir ! :) Tout à fait d'accord (et + encore) sur ta phrase : "la transparence si scandaleuse du Loft n'est que l'expression d'une des grandes tendances psycho-sociologiques de notre XXIème siècle" (je reviens sur Catherine M. tout à l'heure...). Tiens ! sur celle-ci aussi : "je suis très heureux d'être à notre époque... Une des plus hallucinantes de l'histoire". Mais ton relativisme final (bah, après tout, c'est pô grave), te le vomis, et vigoureusement encore ! :)) C'est au contraire dans une telle époque qu'il est fantastique d'agir, de combattre, de faire valoir des idéaux, de refuser la médiocrité et d'essayer de faire que les choses changent !! Bien sûr, ici, ça fait un peu théorique... mais je vais passer à la pratique :)

L'avis textuel de *Celeborn

 

20 h 17 : où *Celeborn poursuit :

 

Bon, on continue ! (pffff.... mais dans quoi je me suis engagé, moi ! ;-) )

Thibaut a écrit : Il ne faut pas non plus croire que les spectateurs ne regardent que Loft Story ! Ils s'intéressent aussi aux JT, aux séries... et là, je peux vous dire qu'il y en a, de la morale, des interdits...

Hem... Au JT je ne suis pas sûr sûr... Enfin pas vraiment tous je pense... Aux séries ça ne fait pas de doute. Peut-être qu'ils regardent trop la télévision, en fait ! La morale et les interdits de JT ne sont en tous les cas probablement pas des choses dans lesquelles ils se reconnaissent (Jospin à l'Assemblée nationale, ça ne doit pas être le "modèle" idéal pour les adolescents et + de banlieue...). Pour les séries, elles ont une morale... fluctuante ; et je crois qu'elle ont + fonction de banal divertissement que de miroir. C'est la différence que je ferais avec LS (mais on pourrait me répondre qu'après tout LS n'est qu'un banal divertissement... pourquoi pas, mais ça me gêne... l'aspect Zoo humain et haut-parleur m'y fait voir pire que cela...)

quote : aujourd'hui, entre adultes, on permet de plus en plus de choses, mais on stigmatise aussi de plus en plus certains (notamment les pédophiles ; bon, allez-vous me dire, c'est normal, ce sont des "monstres"... certes, mais à aller trop loin avec les "monstres", on en vient aussi à un certain nombre de dérives dans le rayon "chasse aux sorcières" - mais je ne vais pas me lancer dans un flot d'anecdotes).

Je ne vais sûrement pas dire ça !!!! ("c'est normal, ce sont des "monstres") L'idée de monstruosité ne recouvre pas celle de pédophilie, pas + qu'elle ne recouvre en entier même la personne d'Hitler. Nous créons des monstres justement pour nous donner bonne conscience, mais n'oublions pas que ce sont des hommes (fous, malades, schizo, etc. probablement... mais pas des monstres). Relire l'analyse d'Hannah Arendt sur la prétendue "monstruosité" d'Eichmann et s'intéresser aux expériences de jesèpluki au cours desquelles 2/3 des personnes assassinaient joyeuseusement le sujet d'expérimentation humain au nom de la science (en théorie, bien heureusement, puisque les décharges d'électricité qu'il était censé recevoir étaient fictives)

quote : Ces mêmes "images sélectionnées" qui nous font tant oublier nos "valeurs morales" sur M6 à 19h00 provoquent dans d'autres domaines des sursauts d'indignations vertueux qui, comme tout les "sursauts vertueux", conduisent parfois à de belles horreurs (un peu dans le genre de Robespierre qui guillotine des dizaines de milliers de personnes pour le bien commun, aveuglé par sa foi rousseauiste)

On n'a pas encore guillotiné les lofteurs... :) Et que certaines personnes réagissent mal ne prouve rien quant à savoir si l'émission ne pose quand même pas un problème d'ordre moral.

quote : A trop sélectionner les images, à ne pas les commenter, je peux vous assurer qu'on les fait ressurgir, les interdits. Il y a une émission de télévision dans un état des USA intitulée La télé des maquereaux (j'ai perdu le titre anglais) dans laquelle tous les hommes ayant été surpris à faire appel aux services d'une prostituée (ou, le plus souvent, d'une policière déguisée en prostituée) voient leur photo et leur nom diffusés contre leur gré - le tout accompagné de sous-titres accusateurs.

Joie ! moi qui soutient que la frontière vie privée/vie publique disparaît (pour ma plus grande consternation) aujourd'hui, vous m'en apportez une nouvelle (et terrifiante !) preuve. Décidément, les US...

quote : L'interdit de la prostitution, que la libération sexuelle (*Montalte dirait "le libéralisme sexuel") avait quasiment aboli (dixit Epiphane Otos : "Moralement, allez chez les putes ne m'eût pas posé de problème"), est en train de ressurgir à cause de cette même télé qui détruit celui du voyeurisme et fait tomber la notion d'intimité à coups de Loft Story et de Survivor (tiens, à propos, ce même Survivor va être diffusé cet été sur TF1 sous le titre l'Aventure Robinson ; des réactions ?...)

Oui : je ne regarderai pas (ou alors une fois, pour me faire une idée, comme d'hab...)

quote : Comme quoi l'excès télévisuel est une arme à double tranchant ; à voir ces personnages portés au pilori (peut-être pour de bonnes raisons, mais de manière complètement disproportionnée), montrés du doigt et offerts à l'opprobre de l'audimat, la morale est recréée (si elle a disparue, ou transformée si elle existe encore). Peut-être que Loft Story et les autres sont en train de la modifier, cette morale, mais ils ne nous amoralisent pas, bien au contraire...

Ils ne créent rien : que ce soit par le voyeurisme immoral ou par le puritanisme anti-prostituées, ils ne cherchent qu'une chose (enfin, deux...) : de l'audience, du fric. Et tous les moyens sont bons, aussi bien casser la morale que l'instrumentaliser en la radicalisant. Et vous appelez ça "modifier" ? Doux euphémisme ;-) La suite de ton message (très réussie !) le montre d'ailleurs bien ! C'est à vomir...

quote : Pour en finir avec ma (courte) démonstration, je résumerai en disant que la télé (et ce que d'aucuns appellent la "télé-poubelle") ne nous amoralise pas (ou du moins pas seulement) mais sert aussi à renforcer toutes sortes d'interdits, voire à en créer de nouveau, et peut avoir des effets tout aussi inédits sur la conscience des téléspectateurs (chute de 58% de la prostitution dans l'état qui diffuse La télé des maquereaux)... On n'a donc pas "laissé le sens moral sur le quai de la gare" (quant au tact, oui ; lui, ça fait longtemps qu'il est largué en route), on le refabrique, on le rafistole... 

Je maintiens qu'elle amoralise, d'autant + d'après ce que tu dis : ces morales ponctuelles, servant à faire de l'audimat, ces valeurs brandies tout à coup, puis délaissées (à quand un LS avec des prostituées ?)... on ne sait plus à quel sein/saint se vouer ;-). Et c'est ça justement, l'amoralisme : on perd les repères, où ceux-ci nous sont imposés de l'extérieur, brutalement, sans que l'on en acquière pour autant une "conscience morale". Si la morale devient relative au fric et à l'audimat, c'est que nous sommes clairement dans une totale amoralité...

quote : Bon, ça vous a peut-être paru (un peu) long, mais je n'avais pas encore dit un mot sur LS... alors il faut bien que je me rattrappe... Question rituelle : qui a tout lu ?

Moi !!! Et j'ai tout répondu ! ;-))

*Celeborn, Catherine, à nous 2 !

 

10 h 09 : Amandine enfile des perles :

 

Je ne résiste pas à l’envoi de toutes ces merveilleuses citations …

A la fin, un petit devoir « parce qu’y a pas moyen que y’a que moi qui planche ! »

In the Loft :

Steevy : J'aime pas la CENSURE j'aime pas ça.

Steevy: Quick c' plus tendance que MacDo

Steevy : J'aime pas lire, une fois j'ai lu un Astérix, j’ai passé direct de la page 32 à la page 47, j'aime pas le suspense

Steevy à Laure : J'hallucine quelle pétasse! (...) Faut allumer la mèche de ton tampon chérie...

Steevy de lui-même : J'ai le physique mais j'ai aussi le cerveau. Je suis quelqu'un d'intelligent.

Loana : Ca me donne envie de me faire manger les seins !

Delphine : Ca veut dire quoi un pléonasme?

Delphine : On peut pas traire les poules ?

J.Edouard : Ben, j'ai des appart' sur Paris

Laure : Il faut enlever les pépins des concombres?

Laure : JE SUIS PAS UNE ROMANICHELLE ! ! !

Philippe à Laure : Tu comprends la question oui ou merde ?

Around the loft …

Big Brother, alias La Voix, alias Le Propriétaire, à Julie qui faisait des papouilles à son homme : Julie, remets ton micro !

Thomas Valentin, directeur des programmes de M6 : C'est une émission qui réunit la famille. Quand on regarde Loft Story, cela ouvre des débats sur des thèmes de la vie quotidienne quasiment jamais traités ni par les médias, ni à l'école, ni dans les familles. Qu'ils soient traités à l'antenne, cela nous fait encore plus plaisir que ces bonnes audiences

A propos de l'enfant caché de Loana : Il s'agit de la vie privée de Loana, et nous tenons à rester extrêmement vigilants. Nous sommes responsables pour ces jeunes. Ils ont été volontaires pour être filmés et écoutés 24h/24, pas pour faire la une des journaux.
(France Dimanche)

Ca c’est pour faire plaisir à Montalte et Icare :

Philippe de Villiers, homme politique : J'ai trouvé cela imbécile et désolant. C'est une pure émissions de télé-poubelle. [...] Loft Story est proche du nazisme car tout est fondé sur le principe de l'expérimentation.

Jean-Jacques Delfour, sociologue : "Loft Story" est un champ expérimental d'assujettissement total. Il s'inscrit dans la longue lignée des machines sociales totalitaires où l'humain est traité comme une matière première sur laquelle on peut exercer une action déterminée maximale, un jeu de pressions plus ou moins contradictoires, afin d'observer l'effet produit. [...] Machine à dénudation psychique, "Loft Story" fait écho à la pornographie des camps de concentration : le sadisme permanent de la situation est analogue au sadisme infini des pratiques concentrationnaires européennes. A ceci près que ce petit réseau formé d'un camp télévisuel unique et d'une infinité de miradors ne tue personne: pas une goutte de sang n'est versée, aucune mise à mort réelle n'est commise. Et les victimes y consentent. L'histoire qui conduit des sociétés totalitaires nazies et staliniennes, qui usaient de procédés extrêmement violents, à ces formes contemporaines, adoucies et débrutalisées, reste à écrire. [...] C'est la nouvelle pratique totalitaire: beaucoup plus efficace, elle s'exerce surtout sur les consciences, elle se passe en images seulement (avec un déni constant de la souffrance subjective des "cobayes"), elle singe les fictions cinématographiques et télévisuelles, dans un effacement de la différence entre acteur et non-acteur. [...] Le plus passionnant ici, c'est que l'objet par lequel est opéré l'assujettissement du public est inconsistant: ce n'est pas une idéologie de l'espace vital, de la race pure ou de l'avènement d'une société sans classes, mais seulement l'assujettissement maximal d'individus complètement banals. (Le Monde)

(Eh ! Y a matière l’en dedans …)

SUJET : Il y a quelques temps on comparait Péplum et le Loft, poussons l’analogie jusqu’à son extrême : Qui serait qui ? (Ouille …)

Bises,
Amandine serial quotationeuse. 

 

11 h 21 : Jean-Rémi clôt :

 

J'avais déjà lu tout ça (pas les citations, l'article :) )... Bouarf... un sociologue qui monte sur ses grands chevaux... L'accusation de totalitarisme est probablement l'une des moins fondées... En cela je rejoins *Montalte (mais seulement en cela ;-) ). Sinon les citations, je suis persuadé que n'importe qui en fait de semblables...c'est beau de voir la paille dans l'oeil, etc, etc.

SUJET : Il y a quelques temps on comparait Péplum et le Loft, poussons l'analogie jusqu'à son extrême : Qui serait qui ? (Ouille …)

Aucune analogie possible entre les lofteurs (ou du moins ce qu'on en voit) et les péplautes (ou du moins ce qu'on en lit). No comment donc.

*Celeborn, comparaison n'est pas raison, y'a pas de raison de comparer...
 

 

17 h 06 : Tilly analogise:

 

SUJET : Il y a quelques temps on comprarait Péplum et le Loft, poussons l'analogie jusqu'à son extrême : Qui serait qui ? (Ouille ?)

 

moi = kenza (ma preferee!)
qui d'ailleurs s'est faite sortir du loft...

 

Et le débat cessa,

faute de débattants… débatteurs… débâtisseurs... ?

 

 

     

 

 

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