caricature parue dans le magazine Lire en octobre 2001

 

 

« Plateforme » …

 

 

le débat !  

 

 

(Mis en forme et présenté par Amandine !!!)  

 

 

 

 

« Fin août début septembre 2001, comme dans chaque lieu réunissant plus de deux personnes, le livre de Michel Houellebecq a fait débat … Tout à commencé par ce mail de Sophie : » 

 

 

On lit partout, Houellebecq est un provocateur. L'écrivain veut choquer. Il tient des propos scandaleux sur le tourisme sexuel et l'Islam. Tous les médias s'acharnent sur lui depuis la sortie de Plateforme. Il a même eu droit à son article dans Télé 7 jours......c'est dire.

 

La force de Houellebecq est surtout dans son honnêteté. La représentation du tourisme sexuel qu'il nous montre est celle du français moyen. Et le français moyen lui n'est que le produit de notre société. Exit le désir, l'érotisme. On ne se parle plus, on ne se connaît plus.

 

Dans le livre, il y a Robert. Robert c'est un vrai " beauf". En France, Robert organise certainement des soirées bière avec se collègues, il regarde le Bigdill il est fan de Zidane et quand il part en vacances il va avec bobonne en Thaïlande profiter des filles. Rien n'est choquant la dedans, il y a des filles pourquoi ne pas en profiter?

Et puis surtout c'est facile, on a ce que l'on veut tout de suite....on a la plaisir pas les peines.

Regardez votre épicier, votre toubib, votre voisin, Thierry Roland ou vous même, il y a forcément un Robert qui se cache quelque-part. Robert c'est 85 % de la population. Il est le produit d'une société aseptisée, triste. Une société que Houellebecq montre du doigt.

 

L'écrivain ne provoque qu'une poignée de journalistes et de socialistes drogués (comme il le dit lui même).

Et oui! on se veut socialiste, tolérant, proche du peuple mais on n'accepte pas les Robert, on ne les comprends pas non plus.

 

Pour finir je vous dirais que Plateforme est un livre poignant, drôle, intelligent, que je vous encourage tous à lire. J'avais essayé " Les Particules.." mais je n'avais jamais dépassé la page 30, tellement ce livre m'ennuyait.

 

Plateforme c'est autre chose...........une belle histoire d'amour aussi.

 

Sophie

 

 

«Ce fût à cet instant que je (Amandine) mis mon nez dans l’histoire … »

 

 

"La  lune  est  le  rêve  du  soleil"   Klee

 

 

  [Guilaine et Laureline, ne lisez pas ce message, s'il vous plaît !]

 

Chère Sophie vous me coupez l'herbe sous le pied ! J'allais justement parler de ce bouquin et dans les mêmes termes que vous ! Je rajoute quelques mots néanmoins ("Bâillonnez là ! On peut plus l'arrêter !")

 

* * *

 

D'abord Jean Rémi je vais finir par t'adorer (seulement maintenant ?!) à chaque fois que je viens sur péplum je trouve une affirmation de toi que je rêve de contredire, chouette-chouette !

 

Moi, j'ai bien aimé "Plateforme". C'est une surprise parce que Houellebecq j'en avais largement soupé. Mais non. J'ai aimé.

 

Il y avait cette polémique autour de l'Islam, il est évident que lorsqu'on sort une phrase telle que (de mémoire et grosso modo) "Chaque fois que j'apprenais l'assassinat d'un bébé, ou d'une femme enceinte palestinienne je ressentais un tressaillement de joie" il y a de quoi s'insurger. Mais c'est hors contexte, en dehors du livre, de l'intrigue et ceux qui s'en offusquent n'ont pas lu le livre. (Je veux dire n'ont pas "bien lu" le livre). Parce qu'elle est dite par Michel (narrateur) et parce qu'il est un français moyen, parce qu'il est médiocre.

 

Et puis j'aime beaucoup cette histoire de père qui meurt au début. Beaucoup de journalistes ont fait le lien avec "L'étranger" de Camus. Cette manière de n'être affecté de rien. Je trouve qu'au contraire à son insu Michel est profondément touché par cette mort. Elle revient "déguisée" à plusieurs reprises, elle est celle par qui tout commence, celle par qui le premier regard de Haine "par principe" est échangé ...

 

Enfin, je trouve également intéressant le fait que le récit soit à la première personne. Ce n'est pas une nouveauté, je sais ;). Mais comme on le sait Michel est la médiocrité personnifiée (l'énumération des marques est là pour le rappeler constamment et pour mettre en évidence que dans une certaine mesure, nous sommes tous des Michel, ...) et pourtant il raconte ce récit ...

La question qui me brûle les lèvres est : Est-il conscient de sa médiocrité extrême ?

Le récit à la première personne confère à Michel un recul assez incroyable sur lui même ...

 

Bref. J'ai bien aimé ce livre.

 

Maintenant pour ce qui est du sexe il faut bien le dire crût redondant, je ne pense pas qu'il faille le voir comme un fond de commerce.

 

Il y a deux théories, la première revient à dire que la médiocrité de Michel implique un nombre impressionnant de fantasmes, et tout et tout ... La seconde, qu'une certaine obsession (et un certain amusement) de Houellebecq transparaît sur son personnage, mais cette hypothèse est assez improbable. Houellebecq a souhaité tracer un portrait clinique de l'homme moyen, et y inclure de lui dans son personnage revient à le parasiter. (Aucun écrivain ne peut prétendre décrire tout à fait subjectivement l'être humain, mais là ... ce serait un peu "gros").

 

Bon, voilà où j'en suis dans "Plateforme". Pour ce qui est de l'écrivain lui même, je renouvelle ma position à savoir que je lui trouve une subtilité géniale et même une certaine finesse d'esprit.

 

Allez j'arrête là,

Bises,

Amandine (qui revient pour Lamalie).

 

 

« Puis notre mascotte : Guilaine … »

 

 

Magazine "Lire" de septembre : "On peut donc vous classer à droite ?"

Michel Houellebecq : "Mais il n'y a pas d'idée de droite !"

 

Bravo, Michou !  Faut bien reconnaître que t'as complètement raison ! Il est là le problème de la droite en France : des "idées" politiques moins fortes parce que moins autoritaires et une plus grande place donnée à la Liberté individuelle ; une Foi en l'Homme plutôt qu'en l'Etat... et sans doute par là-même un manque de "puissance" et d'"esbroufe" ?! La droite ne ligote pas l'Homme, Elle lui permet de se réaliser dans sa diversité... Je vais me faire des zamis, moi...

 

Michel Houellebecq toujours (je résiste pas ! même source) : "Et puis c'est vrai, j'aime bien me foutre de la gueule de certains journaux... Au nom de quoi les journalistes de gauche peuvent-ils parler de politique, eux qui n'ont jamais rien produit ? Ils ne savent rien faire, ils sont incapables de fabriquer une table. Leurs positions politiques sont non seulement ridicules, mais agaçantes. (...) Enfin... je suis peut-être de droite au fond. Mais je la trouve trop insolente avec les producteurs. Je n'ai jamais vraiment dépassé cette constatation qu'il y a des gens qui travaillent et d'autres qui ne font rien."

 

Au cas où mon avis sur Houellebecq vous aurait échappé, je continue, contrairement à Jean-Rémi, à le trouver tout sauf "con", "droit dans ses bottes", avec une pensée perçante, claire, dérangeante, juste de notre société. Mais je préfèrerais le classer au rayon "philosophie", "sociologie", que "littérature"...parce que "Plate-Forme" ne m'a pas littérairement, artistiquement parlant réjouie. Houellebecq est un régal pour l'esprit, pas pour les sens. Son style n'a à mes yeux rien d'"élégant", d'"agréable", ce qui n'enlève rien à la profondeur et à l'intelligence du fond, qui vont bien au-delà de BH Dombasle et de André Comte-Sponville.

 

Houellebecq, Grand Monsieur Courageux et Brillant : Oui

Houellebecq : Ecrivain : Bof...

 

Comme Sophie, j'ai trouvé très "humaine" et très correcte la peinture de la société à travers le "Beauf" de Plate-Forme, mais il faut bien admettre que cette histoire d'amour est éloignée des contes de fée et moi je préfère le Rêve, l'Absolu et les Contes de Fée à la réalité du XXIème siècle. C'est peut-être juste une histoire de goûts...?

 

Y aurait-il des Péplautes qui partageraient mon avis ? L'admiration pour l'individu et aucun engouement pour le romancier qu'il prétend être ? Amélie m'a dit récemment au téléphone que ce n'était pas non plus "sa tasse de thé" en matière de lecture, Elle m'a rassurée !

 

Je vous embrasse,  

Guilaine 

 

 

«C’est à ce moment de l’histoire qu’est arrivé Celeborn, celui sans lequel, il n’y aurait tout simplement pas eu de débat … »

 

 

2) Houelleberk l'émétique...

 

Tout d'abord petite rectification sur un chiffre que j'ai cru entr'apercevoir chez Mamandine : je doute que 85% des Français, même moyens (j'y reviens !!!!!!!!), aillent faire du tourisme sexuel en Thaïlande. Cela devait être dit.

 

Maintenant, passons à celui que j'abhorre et vomis.

 

Je commencerai par parler de Céline ("Allons bon, il dit qu'il va vomir sur Houellebecq (à défaut de cracher sur...), et il parle de Céline !"). Oui, je parle de Céline pour mettre fin à cet insupportable argument que Xabe je crois (ou était-ce Amandine ? jecéplu) m'a ressorti de la nécropole : parlons du bouquin et pas de l'homme. Tout d'abord je parle de l'homme et pas du bouquin (que je n'ai pas encore lu, ne voulant pas l'acheter... un ami mien va me le prêter, rassurez-vous je vais le lire). Ensuite, comparez Céline et Houellebecq, il faut oser. "Depuis Céline, on sait qu'il faut dissocier l'auteur de son oeuvre" (l'argument ressemblait à un truc comme, ça il me semble). FAUX !!!! ARCHIFAUX !!! Il faut une sacré dose de génie dans le bouquin (exemple évident : "Voyage au bout de la nuit") pour se permettre cela ! Il faut surtout que le bouquin en question ne reflète pas l'auteur en question ! "Bagatelles pour un massacre" ne doit évidemment pas être dissocié de Louis-Ferdinand !

Preuve supplémentaire qu'on ne peut pas écrire n'importe quoi dans un roman...

 

D'où la question : le personnage est-il l'auteur ? Ouais-le-bec l'affirmait presque hier, en disant que ce n'était vraiment pas la même chose d'écrire "je" que "il". Bien sûr que le prénom est très petit comme symbole... Mais l'auteur lui-même dit que son "je" est très important. L'auteur est pour l'eugénisme ; son personnage aussi. Pour la légalisation de la prostitution ; son personnage (pas le même) aussi, je n'en doute pas. L'auteur est contre les Musulmans ; des intégristes musulmans viennent tuer la petite troupe de ses personnages. En quelle langue faut-il le dire pour être enfin compris : Houellebecq se sert de ses romans comme d'outils de propagande de ses idées, et ses livres doivent donc être jugés à l'aune de leur auteur ! C'est-à-dire pas très haut...

 

Ne passons pas trop vite sur les conneries qu'il profère (et Dieu sait qu'il en dit), du style "le sexe n'a rien à voir avec la morale" (et le viol, alors ? Et la prostitution sous contrainte, version esclavagiste ? Et les MST ? Connard... oups, pardon ;-)) ). Ne passons pas non plus sur sa charmante déclaration à propos des Palestiniens, sur la dimension humaine de la prostitution en Thaïlande (à ce propos, il eût été tellement intéressant d'avoir sur le plateau du Campus une personne connaissant vraiment la situation là-bas (chiffres à l'appui); celle des arrière-boutiques ; celle des MST et de l'esclavagisme, qu'on ne débatte pas à vide...).

 

Ne passons pas surtout sur cette volonté latente de ramener l'homme au médiocre, l'humanité à sa lie et le Français au "moyen". Le Français moyen n'existe pas, il faudrait là aussi le savoir... Il existe encore moins que nombre d'autres catégories pour classer les gens, qui n'existent déjà pas.

 

Que reste-t-il pour défendre l'amer Michel ? Mettre les journalistes au pilori : "c'est eux qui provoquent les provocations". bouh les vilains ! On ne l'oblige quand même pas à dire des horreurs le Houellebecq ! Dans Campus, on ne l'y a pas poussé ; et il en a pourtant sorti de belles ! (sans parler de celles qui étaient dans son reportage... mais je ne vais pas reregarder la vidéo pour vous les citer... je me souviens simplement que c'était pas triste).

 

Mais bon, puisque apparemment il faut parler du livre, alors essayons de voir ce qu'on en a dit, du livre, dans cette émission. Rien ? pas loin... on a vaguement raconté l'histoire. On a à peine parlé du style. Ah si !!! Y'a l'autre, là, du Monde, qui a tenté de faire un commentaire analytique sur son écriture, disant que son bouquin se lit d'une traite, ce qui est un tour de force. Bravo ma chère !!! Vous venez de placer l'écriture de Houellebecq au niveau de celle de Barbara Cartland, Mary Higgins Clark, Enyd Bliton et Christian Jacq, pour ne citer qu'eux...

 

Oups ! Pardonnez cette parenthèse, j'étais là pour parler de Michel... Je devrais à ce moment là vous faire une critique de l'intellectualisme de gauche pour lequel le sexe est over-tendance. Toutefois, comme vous visualisez je pense assez bien la teneur d'une telle critique, je me passe de la faire ;-)) (eh oui ! fainéantise... :)) )

 

Bon, je m'arrête las :-)

*Celeborn, "la chaire est triste, etc."

 

 

«Réponse de moué, … »

  

 

Bon, je pense m'être suffisamment étalée sur les débats du moment, alors juste quelques précisions, promis je ne développe pas ...

 

1) Guilaine said : Houellebecq, Grand Monsieur Courageux et Brillant : Oui

Houellebecq : Ecrivain : Bof...

Je suis ENTIEREMENT d'accord avec toi ma Guilaine, ce qu'il écrit à propos de la nature humaine est excellent. En revanche on ne peut pas dire que sa prose soit des plus poétique ...

 

2) Guilaine said : Amélie m'a dit récemment au téléphone que ce n'était pas non plus "sa tasse de thé" en matière de lecture, Elle m'a rassurée !

Je ne crois aveuglément qu'en ce que dit Jacques ... (Arf ! Laissez tomber ...)

 

3) Bien joué Mamandine ! Technique de débat très au point, je suis impressionné ! le coup du "David contre Goliath" ...

Hum ... Je suis démasquée  ...

 

4)  je doute que 85% des Français, même moyens (j'y reviens !!!!!!!!), aillent faire du tourisme sexuel en Thaïlande. Cela devait être dit.

On fait des procès en diffamation pour moi que ça. Il ne me semble pas avoir dit cela ... Je crois même ne jamais l'avoir pensé ... (Et puis jamais de statistique pour moi)

 

5) Oui, je parle de Céline pour mettre fin à cet insupportable argument que Xabe je crois (ou était-ce Amandine ? jecéplu) m'a ressorti de la nécropole : parlons du bouquin et pas de l'homme.

C'est Xabe ... Il me le resort souvent aussi ... (délation ?)

 

6) [Tout le message d'Icare concernant Houellebecq]

Je n'ai pas le courage de tout reprendre, juste un ou deux trucs :

Est ce que tu as lu le livre en question ?

Il faut tracer une ligne entre le livre et la TOTALITE de ce qu'a dit MH à son propos. Il joue avec les journalistes et fait exprès de dire tout et son contraire. Je pense qu'il doit partir du principe que ceux qui comprendront le bouquin tant mieux pour eux, les autres ... dommage, ils sont les maillons faibles !

 

7)  l'humanité à sa lie et le Français au "moyen". Le Français moyen n'existe pas

Je me suis mal exprimée, par français moyen il faut entendre l'être humain qui existe dans la société actuelle sans se poser de question. Il mange de la purée Mousseline, s'équipe chez le Vieux Campeur, va acheter ses livres et ses CD à la FNAC (entre autre)

 

 

8) *Celeborn, "mais quelle petite soeur ?"

Ton père n'est pas ton père ... (air connu)

 

9) A ceux qui possède l'album "Ainsi soit je" et "Gourmandise" d'Alizée, c'est moi ou le morceau de "synthé" que l'on retrouve dans l'intro de "Gourmandises" est le même que celui de "Sans logique" (à environ 2'50'') ...

 

Je vous laisse,

Bises,

Amandine.

  

 

«Puis voici venu le temps … qui a dit « des rires et des chants ??? » Tsss … Vous ne suivez rien au débat ! Un peu de concentration, Guilaine notre mascotte reprend la parole »

 

 

Euh...cher Jean-Rémi, je ne sais pas si je vais te choquer en te disant que je n'ai RIEN contre la prostitution en Thaïlande (et ailleurs). Houellebecq m'a convaincue sur la question : le sort des jeunes prostituées Thaïlandaises est très enviable par rapport à celui de celles qui sont exploitées dans des usines ou que sais-je...

 

L'important dans ce débat c'est LA LIBERTE ; "vendre son corps", pourquoi pas si l'on en est MAÎTRE ? C'est sans doute une issue préférable à celle de la mendicité et de l'épuisement physique, de l'humiliation sociale et de la faim. J'ajoute qu'en tant que Nipponophile, j'ai assimilé le sens "asiatique" des Arts érotiques. Les Geishas sont les jeunes femmes les plus distinguées et courtisées du Japon, les plus respectées, et leur talent va de l'arrangement floral aux rapports sexuels en passant par le chant, la cérémonie de thé et la danse. Le sexe pour les Geishas est un Art parmi d'autres. J'ai la faiblesse de penser qu'il en est de même pour les jeunes masseuses Thaïlandaises. Le massage étant un élément essentiel de la culture Thaïlandaise au même titre que la Cérémonie du thé au Japon.

 

Ce qui est INTOLERABLE dans la prostitution, c'est le proxénétisme. Quand la jeune femme est ENTIEREMENT PROPRIETAIRE de son corps, je ne vois pas de mal à ce qu'Elle sache habilement en tirer le profit maximal. Si la prostitution était légalisée en France, il y aurait moins de MST (voire pas du tout) et j'abonde encore dans le sens de Houellebecq qui défend cette idée dans l'interview de "Lire". Et à 200%.

 

Bises,

Guilaine, film-culte "Pretty Woman", "Je dis QUI, je dis QUAND, je dis COMBIEN" (phrase de Vivian-Julia à son amie Kit de Luca se séparant de son Mac)

PS : Ca vous choque ce que je dis ?

PPS : Ravie que Ma*Mandine partage mes avis Houellebecquien et Björkien.

 

 

«Après ces belles paroles, ce fut Jean Rémi qui, toujours animé de la même fougue fit à nouveau rebondir le débat …Qui compte les points ? »

 

 

A Mamandine : erreur sur la personne !! Je t'ai attribué le pourcentage de Sophie ! Mes excuses ! Je ne retire toutefois rien du reste ;-) Et lis mon message (avec une lecture version Textor), il répondra à ta question existentielle : "mais a-t-il lu le bouquin ?" Tssss... manque de concentration ;-)) "mais a-t-elle lu mon message jusqu'au bout ?" ;-))))

 

Guilaine maintenant : hmmm... moi, choqué ? Non, mais j'ai peur que la thaïlandaise "moyenne" (méga-arf !) ne puisse être comparée à la geisha (en voie de disparition) "moyenne"... J'aimerais savoir si elles ont des capotes, au moins, pasque sinon ton argument sur les MST... S'il y a consentement mutuel et pas de risques de maladie, ça commence à pouvoir se discuter... Pour les hommes non mariés, évidemment (eh oui, fidélité... sinon, "pension alimentaire" ! (giga-arf à la Bala...)) ;-))

 

Guilaine toujours : "la Répétition", donc... Non, ne sort pas le couteau de cuisine !!! :-)) C'est bien !!! C'est un bon film !! J'ai aimé !!! Si ! J'te jure !! Même si... (bon, jugement ;-)) ). Mais très positif !! Pas "les Blessures Assassines" non plus, mais bien, vraiment ! Le genre de film que tu n'oublies pas dès la sortie du cinéma ! Et la scène de l'ouverture ou non de la porte est GRANDIOSE !!!! A elle seule, elle justifie le film ! Très enthousiaste, le *Celeborn ! :)

 

 

*Celeborn, "quand *Montalte n'est pas là..." 

 

 

«Réponse de moué, bis»

 

 

Jean Rémi a dit : Tssss... manque de concentration ;-)) "mais a-t-elle lu mon message jusqu'au bout ?" ;-))))

Mdr de chez mdr de la mort qui tue !

Effectivement j'avoue je n'ai que survolé ton message, j'étais certaine que je ne pourrais me retenir de te répondre sur 3 pages ...

 

Bon. Mais, comme je suis une fille un-peu-pas-trop-méchante, je l'ai finalement lu ... Et évidemment j'ai un millier de choses à dire et à démentir ... MAIS, je ne le ferai pas, parce que, déjà j'ai une maîtrise de moi étonnante ;), mais en plus j'ai le sentiment que je ne te ferai aucunement changer d'avis, et donc que nous risquons de tourner en rond pendant pas mal de temps.

 

Mais ... Comme je ne suis qu'un être humain, je répondrai tout de même sur un point. L'histoire des Palestiniens assassinés.

 

Once upon a time, a little girl named Amandine qui dans son jeune âge avait une aversion pas croyable et pas fondée, envers les Allemands (véridique). Bien sûr, pas au point de souhaiter la mort d'un d'entre eux, mais tout de même ... Allez savoir pourquoi (Papy aurait-il bourré le crâne de sa petite fille dès le berceau ... Inconscient ... Moi ... Sur moi ... Guerre de 40 ...).

Avec le temps Amandine a bien compris que les Allemands n'étaient pas méchants ... Mais tout de même ...

 

Bon, c'est juste un exemple qui illustre le fait que dans l'absolu ce qui est mal et ce qui est bien est facilement visible et départageable (ça se dit ?), mais que dans la Réalité vraie, tout n'est pas si simple, tout n'est pas tout blanc, ou tout noir (Ouh ! Le vilain lieu commun !).

 

Le père de Michel s'est vu assassiné par des islamistes. Le fiston dit s'en foutre et ne pas l'aimer, mais un millier d'éléments nous prouve le contraire. Puis c'est Valérie qui est tuée. Peut-être que ce que je vais te dire va te paraître "choquant" (copyright Guilaine ;), mais je comprends la haine que peut ressentir Michel envers tout ce peuple.

 

Evidemment, je n'ai rien contre l'Islam, religion dont je ne maîtrise que les bases les plus élémentaires, ... Mais je comprends ...

 

Michel dans le roman est un médiocre, celui qui lit les thrillers américains en vente dans les aéroports, qui enregistre "Question pour un champion", ... Il n'a pas la vocation d'un héros capable de faire fi de ses sentiments pour tendre vers le bien, la Justice. Il n'en a rien à faire, tout ce qu'il voit c'est ces deux meurtres.

 

Ca c'est pour le roman.

Ensuite il y a les inepties que Houellebecq a dites dans ses interviews. C'est différent, tout à fait différent. Là, on entre dans un autre monde, celui des journalistes qui ne cherchent que du sensationnel. Houellebecq, selon moi, voit avec beaucoup, beaucoup de recul la société et le monde qui l'entoure. Il jette son livre dans la fosse pour tenter d'ouvrir les yeux. Il regarde les religions, les rapports humains et tout, de loin en donnant à chacun ce qu'il veut : aux journalistes leurs scoops, aux éditeurs leurs francs (pardon euros), et aux critiques de quoi critiquer ... Mais lui, il est véritablement au-dessus de tout cela.

 

Malgré tout en donnant à son personnage son propre prénom, il montre qu'il ne se considère pas au dessus de la masse qu'il dénonce. Il en fait et en fera toujours parti, c'est inexorable.

 

Et c'est là qu'on se rend compte du pessimisme de son discours : on peut être conscient de l'aliénation dont nous sommes victime, on peut même la dénoncer, au final on en fera toujours parti.

 

Bises,

Amandine, pile une page.

 

 

«Jean Rémi à nouveau … »

 

 

Amandine, Laureline, Bécassine… ...et compagnie :)

 

Mamandine, prise sur le fait ! Bouh, la vilaine qui ose dire que le débat risque d'être stérile et qui ne lit même pas mes messages ! Dans un débat à 2, 2 personnes peuvent changer d'avis... là, ça en fait déjà plus qu'une : moi ;-) tssss... ces jeunes ;-)) (rires...)

Autre point : la médiocrité, thématique Houellebecqo-solersienne s'il en est. L'un nous voit médiocres, l'autre moisis. Je suis horrifié par tes affirmations sur la médiocrité des gens qui, au choix, bouffent de la purée Mousseline (ça m'arrive souvent), achètent leurs affaires de camping au Vieux Campeur (joker ! je fais pas de camping régulièrement), enregistrent Questions pour un champion (j'enregistre pas, mais je regarde de temps à autres), lisent des thrillers en avion (pourquoi pas ?) et achètent leurs CD et livres à la FNAC (ce qui m'arrive tout le temps)... Ce regard condescendant et hautain sur un vulgum pecus qui n'en vaut pas la peine, ça fait frémir... Pourquoi toujours rabaisser, dévaluer ? Tu me fais un peu peur, là, Mamandine...

 

Ma Laurelei, toi qui ne l'aime pas (ouf ! cela m'eût désespéré qu'une personne comme toi l'eût apprécié (spécial trebulihc, avec le "h" après le "c" :-) )...), parlons de ce livre ("Respire") que je n'ai pas encore acheté ;-) ! Je ne l'achète pas pour qu'il me plaise, je l'achète par reconnaissance envers son auteur, qui a sauvé le campus du fiasco total ! Et dire qu'un Pivot l'eût fait parler pendant 10 bonnes minutes au moins... grrr... Si j'apprécie le bouquin, tant mieux, ce sera un supplément :-)

Finalement, je vais tout tenter pour être là le 12 (faut dire qu'on m'a proposé une "promotion canapé" difficile à refuser :-)) (mdr !) ). Vivement l'après 15 premiers jours de rentrée, que je sois plus tranquille (la proposition de corrections de copies tient évidemment toujours).

 

Guilaine (oui, tu n'es pas citée dans mon titre, à cause de ce "a" dans ton prénom qui nuit à ma rime :-)) ) : je vais probablement aller voir "la Pianiste" ce soir. Je n'ai évidemment lu aucune des analyses que tu as proposées, pour aborder ce film avec un état d'esprit convenant à mon signe zodiacal.

 

*Celeborn, sans (contre)façon

PS : Mamandine, je cours écouter la Farmer et la Lysée pour ton synthé. je t'appelle si je trouve une similitude... 

 

 

«Réponse de moué, …ter »

 

 

Où crois tu que j'achète mes livres ... J'aime bien "Question pour un champion" également, quand à la purée Mousseline je n'en consomme pas, mais je suis à peu près certaine que les pâtes Lustucru sont bien pire ... Nous entrons tous dans le portrait que dresse Houellebecq, il ne faut voir dans mon message aucune condescendance, bien au contraire ...

Il ne s'agit pas de dévaluer, de rabaisser, ou de désigner du doigt qui est médiocre ou qui ne l'est pas, ce n'est qu'une constatation (hyper-pessimiste) : "Voilà, ce qu'est un être humain dans notre société, aujourd'hui." Et grosso modo, nous sommes tous embarqués dans la même galère.

Ce qui me fait frémir, moi, c'est l'idée que Houellebecq puisse avoir raison ...

 

En gros, une fois "Plateforme" achevé, il faut vite relire tout Nietzsche pour ne pas déprimer sur notre sort d'être humain non seulement petit, seul et perdu dans l'espace infini, mais en plus prisonnier d'un système - auquel il ne pourra jamais échapper - sur sa petite planète ...

 

Bises,

Amandine

 

 

«Xavier, qui passait par là, décide de donner un petit coup de main à Guilaine et à moi  pour lutter contre Icare … »

 

 

Houellebecq toujours... Bien entendu qu'il faut distinguer l'oeuvre de l'écrivain.

Contrairement à Guilaine, je pense que Houellebecq est un bon écrivain. Il a un style, volontairement médiocre, puisque s'exprime, dans ses trois romans, un personnage médiocre. Le style doit être adapté à l'histoire.

Quant à l'auteur, il faut distinguer le roman et l'interview de Lire. Si un roman doit être moral, une grande partie de la littérature française disparaît. Je cite régulièrement cette citation que je crois être de Montalte : "on ne fait pas de bonne littérature avec de bons sentiments". Quant à l'interview, il y a peut-être une part de provocation... Je ne veux pas de toute façon chasser en meute.

Enfin, je rappelle qu'un dénommé A. Viviant avait dit à la radio qu'Amélie était raciste (ou avait écrit un livre raciste) suite à Stupeur et Tremblement.

 

Xavier, PCDA

 

 

«Jean Rémi poursuit …»

  

 

Amandine a dit : "Il ne s'agit pas de dévaluer, de rabaisser, ou de désigner du doigt qui est médiocre ou qui ne l'est pas, ce n'est qu'une constatation (hyper-pessimiste) : "Voilà, ce qu'est un être humain dans notre société, aujourd'hui." Et grosso modo, nous sommes tous embarqués dans la même galère. Ce qui me fait frémir, moi, c'est l'idée que Houellebecq puisse avoir raison ..."

 

Confusion sur les termes : ce n'est pas une constatation, c'est un jugement... La constatation est objective, et ne peut donc être pessimiste. Elle dit ce qui est, point-barre. Là, il y a analyse, et il y a erreur aussi, car Michel a oublié toute la philosophie qui traite d'un autrui non réductible à ce que j'en vois. Cf. Prétextat et Nina, où cette dernière lui dit qu'il ne voit pas ce qui se passe dans sa tête... Un être humain est avant tout insaisissable, car l'être (l'âme, pourrait-on dire...) est justement ce qui échappe à la vue de l'autre. Saisir un moment d'être (façon Woolf) n'est déjà pas chose aisée ; alors un être tout entier... Et tant qu'à faire, autant regarder question pour un champion que redevenir serf au Moyen-âge...

 

Je ne vois pas en quoi ces éléments ont d'hyper-pessimiste. Sauf si l'on cherche à réduire l'être humain à eux, ce qui est une connerie. Houellebecq me semble passer bien rapidement sur le libre-arbitre, aussi. Si Houellebecq veut faire un procès à la vie, qu'il le fasse d'abord à la sienne. Car la médiocrité qu'il voit en toute chose est-elle propre à ces choses, ou propre à son regard ?

 

*Celeborn, dépassement de soi...

 

PS à Xabe : non, pour parler de personnages médiocres, on n'a pas à utiliser un style médiocre. Prenons un grand livre bourré de personnages médiocres : Voyage au bout de la nuit. Quel style !! Quelle force, quel sens de la formule, et surtout quelle beauté ! Surtout qu'avec ton raisonnement, si on parle de personnages parlant mal français, doit-on s'autoriser à faire des fautes d'orthographe et de construction à toutes les lignes ?

  

 

«C’est alors que qu’apparaît, le Génie *Montalte. Ce que nous ne parvenions pas à faire à trois, il le fait à lui tout seul ! … Ainsi il reprend point par point le message de JR … »

  

 

Bonjour ma rage, salut ma vindicte... et mon courroux, coucou !

 

CE-LE-BORN ! Petit scarabée ! Infime bipède ! Apprenti sorcier ! Minus rigolo ! Qu'est-ce que j'apprends là ? On fait son fier ? On emmerde son monde ? On fait sa crise d'identité de petit ado post-pubère ? On boutonne ferme ? On acnéise dur ? C'est le joint du samedi soir qui monte à la tête ? C'est des lectures d'adulte mal comprises qui perturbent ? C'est le porno de Canal + qu'on voudrait y être malgré qu'on lit Nietzsche ? Et par-dessus tout on endosse ma cape et mon épée et on va batailler contre des jeunes filles auxquelles on n'arrive même pas à la cheville ? On s'en prend même à Laureline, la bonté et la générosité même, et qui aurait dû te mettre au coin avec un bonnet d'âne sur la tête et un écriteau dans le dos avec écrit dessus "Je ne comprends rien à rien. Je ne lirai plus de littérature avant qu'on m'en donne l'autorisation. J'ai très honte de mes sottises et je me repens."

Tes sottises, petit roquet, parlons-en...

 

> 2) Houelleberk l'émétique...

 

> Maintenant, passons à celui que j'abhorre et vomis.

 

Déjà, tu aurais pu te choisir une autre cible. Je sais bien que tous les goûts sont dans la nature, mais quand même, quand on est jeune et poète, la moindre des choses est d'aimer des auteurs et des idées un peu scandaleuses. Même si Houellebecq disait vraiment des conneries (ce qu'il ne dit pas du tout, je suis bien d'accord avec la pipelette toulousaine), ce serait malgré tout ton devoir de rebelle de le soutenir. Mais niet ! Monsieur l'ado, pas rebelle pour un sou, ni rimbaldien ni sadien, fera dans la morale plate, le conformisme arrogant, le correct à bout de souffle.

 

Cela dit, nous avons déjà constaté avec stupeur l'absence d'ennemi intérieur chez toi. Or, s'il y a bien un auteur d'aujourd'hui qui vit dans sa chair et dans ses livres cette notion, c'est bien Houellebecq. Ca veut dire quoi pour lui l'ennemi intérieur ? Ca veut dire le primate qui vit en lui, qui a des réactions à la fois odieuses et sincères, qui ose reconnaître et affirmer ses mauvais sentiments, qui n'hésite pas à regarder ce qu'il peut y avoir de haineux, de mesquin, de vicieux et de raciste... Or, ce n'est pas parce qu'on a du mal en soi qu'on est forcément mauvais, comme d'ailleurs ce n'est pas parce qu'on a du bien en soi (les fameuses "bonnes intentions") qu'on est forcément bon. Au contraire : c'est en sachant ce qu'il y a de sombre en nous qu'on peut parvenir à être clair. Et l'art sert aussi à sublimer le mal. Le dessinateur Crumb ne disait pas autre chose quand il avouait qu'il avait réussi à se débarrasser de son antisémitisme en l'exprimant dans ses BD.

Tout cela suppose d'ailleurs que Houellebecq est raciste ce que je ne pense pas du tout , mais à ce niveau de la casuistique, je le prends tel que ses ennemis le considèrent.

 

> Je commencerai par parler de Céline ("Allons bon, il dit qu'il va vomir sur Houellebecq (à défaut de cracher sur...), et il parle de Céline !"). Oui, je parle de Céline pour mettre fin à cet insupportable argument que Xabe je crois (ou était-ce Amandine ? jecéplu) m'a ressorti de la nécropole : parlons du bouquin et pas de l'homme. Tout d'abord je parle de l'homme et pas du bouquin (que je n'ai pas encore lu, ne voulant pas l'acheter... un ami mien va me le prêter, rassurez-vous je vais le lire). Ensuite, comparez Céline et Houellebecq, il faut oser. "Depuis Céline, on sait qu'il faut dissocier l'auteur de son oeuvre" (l'argument ressemblai à un truc comme, ça il me semble). FAUX !!!! ARCHIFAUX !!! Il faut une sacré dose de génie dans le bouquin (exemple évident : "Voyage au bout de la nuit") pour se permettre cela ! Il faut surtout que le bouquin en question ne reflète pas l'auteur en question ! "Bagatelles pour un massacre" ne doit évidemment pas être dissocié de Louis-Ferdinand ! Preuve supplémentaire qu'on ne peut pas écrire n'importe quoi dans un roman...

 

D'abord, défendre Sainte-Beuve (que j'aime bcp par ailleurs) contre Proust, c'est précisément ne rien comprendre à l'histoire de la littérature et c'est régresser en psychologie comme c'est pas permis. Affirmer que l'auteur est le personnage, c'est dire que le personnage n'en est pas un, et qu'il ne peut intéresser personne sauf son "auteur", c'est annuler la littérature qui est précisément le seul lieu où l'on peut dire des choses qui ne renvoient pas à soi mais à chacun.
Bien entendu, les personnages sont nourris des fantasmes de leurs auteurs mais ce qui fait leur présence c'est que le lecteur peut lui aussi, au même titre que l'auteur, s'y retrouver. Proust est sans doute le Narrateur, mais le Narrateur c'est aussi et surtout chacun d'entre nous. Adieu Marcel, bienvenue Montalte ! En tant que lecteur, je suis le second auteur de la Recherche, et toi aussi, scarabée, quand tu reviendras de ton piquet et faire ton mea culpa, tu en seras l'auteur.


Le cas Céline est différent (en dehors de son génie avéré). Que Bagatelles reflète exactement l'antisémitisme spectaculaire de Louis-Ferdinand Destouches ne se discute pas. Seulement voilà, Bagatelles n'est pas un roman - soit une création de monde qui a ses règles et sa typologie propre - mais un pamphlet destiné à combattre idéologiquement les juifs que Destouches considère à cette époque comme des ennemis. Du roman au pamphlet, on passe d'un souci d'éternité - la création littéraire - à un souci d'actualité - l'opinion publique -. Autrement dit, le "je" de Bagatelles qui ne renvoie qu'à l'individu Destouches et qui en exprime l'abjecte et il faut le dire aberrante opinion n'a rien à voir avec le "je" du Voyage ou de Rigodon qui renvoie au contraire à un "je" universel, à un mode mythique de la parole. Un anti-littéraire pourra répondre avec mépris et ignorance que tout cela n'est que du blabla. Ce n'est pas sûr.

Dans L'art du roman, Milan Kundera parle d'une sagesse du roman qui consiste pour l'auteur à respecter sa création et ses personnages, aussi terribles soient-ils. Il donne l'exemple de Tolstoï qui en écrivant Anna Karénine s'est aperçu qu'il ne pouvait trop charger son personnage principal qu'à l'origine il n'aimait pas. Pour Tolstoï l'homme, éprouvant puritain, Anna n'est qu'une salope méprisable que lui même punirait sans pitié s'il la rencontrait dans la rue. Mais pour Tolstoï l'auteur-le père-le dieu, Anna ne peut être que ce qu'en pense Tolstoï l'homme  : elle a aussi sa dimension "divine" - c'est-à-dire littéraire. Si elle n'est qu'une salope, le roman sera bas, mesquin, idéologique. Et bien à un moment donné, l'auteur, s'il est vraiment un grand auteur, envoie chier l'homme qui est en lui. Il lui faut sauver Anna contre sa volonté. (J'avoue aimer cette idée dans laquelle je vois le conflit de Dieu avec lui-même : si Dieu s'écoutait, il t'enverrait tous les hommes en enfer, mais ce serait indigne de lui, cela voudrait dire qu'il a perdu et que le mal a gagné. Alors, et bien qu'outré par le comportement douteux des hommes, il décide de tous les sauver. Et Il s'envoie dans la peau du Fils pour se faire crucifier pour eux.....)

De même Céline : la différence qui existe entre Mort à Crédit et L'école des cadavres est celle qui existe entre l'auteur et l'homme.

De même Houellebecq qui exploite dans ses romans QUI NE SONT PAS DES PAMPHLETS ce qu'il y a de pire en lui.

Ca te choque ? Pas moi. Je trouve même ça admirable, courageux, d'oser donner la parole à son ennemi intérieur.

 

 

> D'où la question : le personnage est-il l'auteur ? Ouais-le-bec l'affirmait presque hier, en disant que ce n'était vraiment pas la même chose d'écrire "je" que "il". Bien sûr que le prénom est très petit comme symbole... Mais l'auteur lui-même dit que son "je" est très important. L'auteur est pour l'eugénisme ; son personnage aussi. Pour la légalisation de la prostitution ; son personnage (pas le même) aussi, je n'en doute pas. L'auteur est contre les musulmans ; des intégristes musulmans viennent tuer la petite troupe de ses personnages. En quelle langue faut-il le dire pour être enfin compris : Houellebecq se sert de ses romans comme d'outils de propagandes de ses idées, et ses livres doivent donc être jugés à l'aune de leur auteur ! C'est-à-dire pas très haut...


Que de niaiseries ! que de niaiseries ! Dame Laureline, je ne sais pas moi, sortez vos verges, mettez-le au cabinet noir et au pain sec, et privez-le d'Amélie Nothomb demain ! Il veut lire ? Alors l'annuaire et c'est tout ! Il confondra les adresses et les noms de toutes façons, il confond tout !
Pour l'eugénisme Houellebecq ? Son personnage le dit, c'est sûr. Et lui aussi dans les journaux ? Avéré ! A l'époque des Particules il osa même dire qu' "il ferait tout pour que la race humaine disparaisse au profit des clones." De deux choses l'une, ou bien il le pense pour de bon, ou bien il pense autre chose. S'il le pense pour de bon, c'est un auteur douteux, vraiment dangereux. Cependant, il me semble que lorsqu'on veut faire disparaître les hommes de la planète, on ne le leur dit pas dans des interviews fracassantes diffusées qui plus est dans Match et VSD. Imaginez un homme politique dire à la télé "je vous déteste tous, et si vous votez pour moi, je rouvre les camps pour tout le monde ha ha ha !". Même Le Pen n'a jamais dit "je suis raciste et j'aime pas les bougnoules", même les Talibans n'ont jamais dit "nous méprisons la femme et nous sommes contre la culture". On le sait depuis Tartuffe, et même avant : quelqu'un qui veut nuire ne se présente pas nuisible. Et quelqu'un qui se présente nuisible soit est fou soit est philosophe : dans les deux cas, il est inoffensif. En affirmant qu'il est pour le clonage et contre la race humaine, Houellebecq ne confesse-t-il pas son extraordinaire désespoir à l'égard de "l'homme" ? Ne nous arrive-t-il pas à chacun d'entre nous de parfois dire que la vie ne vaut pas d'être vécue et que seule la mort nous délivrera ? En sommes-nous pour autant des néo-nazis ?
En se prétendant pour le tourisme sexuel, ne veut-il pas signifier avant tout que les occidentaux ont perdu le sens de l'autre et ne savent plus faire l'amour ? Et Plateforme en dehors de ce militantisme au second degré, insaisissable pour les Tigibus, n'est-il pas d'abord le plus beau roman d'amour que l'on ait écrit depuis longtemps ? Michel, le personnage tente d'organiser son bordel international mais c'est dans les bras de Valérie qu'il trouve son bonheur et son salut.
Et lorsqu'à la fin elle meurt, tuée dans un attentat islamiste (sacré nom d'Allah ! non seulement c'est un grand écrivain, Houellebecq, mais c'est aussi Monsieur Soleil ! Et je ne vous dis pas le sens de la promotion... Ah non, comme il le disait de lui-même chez Durand "c'est vrai j'suis très fort !"), il sera dévoré par un immense chagrin qui lui fera dire cette fameuse phrase qui a heurté les gentils :
"Chaque fois que j'apprenais qu'un terroriste palestinien, ou un enfant palestinien, ou une femme enceinte palestinienne, avait été abattu par balles dans la bande de Gaza, j'éprouvais un tressaillement d'enthousiasme à la pensée qu'il y avait un musulman de moins. Oui, on pouvait vivre de cette manière." (p 357)
Faut-il être d'un angélisme pourri pour voir dans cette phrase un racisme de l'auteur ? Le deuil d'une personne aimée peut nous conduire à penser des choses irrationnelles et irrecevables pour la morale civique. Il n'en reste pas moins que loi ou pas loi, l'on comprenne tous, à moins d'être un monstre, c'est-à-dire de préférer des principes moraux à des êtres humains, que le veuf ou l'orphelin ait à un moment donné envie de crier sa haine contre le reste du monde, voire contre Dieu. Une mère qui a perdu son enfant peut avoir envie que toutes les femmes perdent le leur. Ce moment de Plateforme que d'aucuns trouvent "scandaleux", "anti-social", me semble non seulement la preuve d'une incroyable connaissance humaine mais en plus bouleversant. C'est dans ce cri de haine, si légitime, que l'on pénètre l'intimité déchirée de Michel. La haine, le besoin de vengeance, la soif de destruction sont partie intégrante d'une peine bien sentie. A l'instar de Dostoïevski, l'un de ses maîtres, Houellebecq donne la parole à l'innommable de la souffrance. Seule la littérature permet ces voix muettes
.

> Ne passons pas trop vite sur les conneries qu'il profère (et Dieu sait qu'il en dit), du style "le sexe n'a rien à voir avec la morale" (et le viol, alors ? Et la prostitution sous contrainte, version esclavagiste ? Et les MST ? Connard... oups, pardon ;-))

Freluquet ! Puceau ! (au moins d'esprit) Bien entendu qu'il n'y a pas de "morale sexuelle". Le sexe, comme le bébé d'ailleurs (relire le début des Tubes), ignore la loi, se fout de tout ce qui n'est pas son plaisir, ne vit que pour y tendre. La morale qu'on lui applique (et bien entendu totalement nécessaire, je ne suis, comme Houellebecq lui-même, pas du tout libertaire.) ne fait pas du tout partie de lui. Elle est un corps étranger, j'allais dire un préservatif, à son corps brut, tout entier à la recherche de sa satisfaction. Il est bien entendu immoral de violer mais le viol en tant que tel n'est rien d'autre que du pur sexe en action. Remplace "sexe" par "pulsion" et tu comprendras mieux : il n'y a pas de morale pulsionnelle.

> Ne passons pas surtout sur cette volonté latente de ramener l'homme au médiocre, l'humanité à sa lie et le Français au "moyen".

Le médiocre, le moyen, le pas sublime, l'anti-absolu sont des choses qui existent. Et je trouve que les éviter sous prétexte qu'on adore le sublime et le grandiose (comme Guilaine le disait dans son forum) c'est un peu aller vite en besogne. Le sublime n'est pas un conte de fées. On ne peut s'en servir de refuge sous prétexte que la réalité "médiocre" ne nous plaît pas. Ce serait de l'angélisme. Le sublime n'est atteint que lorsqu'on a une conscience aiguë, une expérience patente du médiocre -et oui, je suis d'accord avec Houellebecq, du médiocre, c'est-à-dire de la vie - la vie en générale, la mienne en particulier. Est sublime non celui ou celle qui virevolte dans les airs, désincarné(e) et acidulé(e), mais celui ou celle qui regarde le ciel de toutes ses forces, bien qu'en ayant les pieds dans la merde. Aimer le sublime, y tendre, oui, cent fois oui, mais à condition de ne pas être aveugle.

> Mais bon, puisque apparemment il faut parler du livre, alors essayons de voir ce qu'on en a dit, du livre, dans cette émission. Rien ? pas loin... on a vaguement raconté l'histoire. On a à peine parlé du style. Ah si !!! Y'a l'autre, là, du Monde, qui a tenté de faire un commentaire analytique sur son écriture, disant que son bouquin se lit d'une traite, ce qui est un tour de force. Bravo ma chère !!! Vous venez de placer l'écriture de Houellebecq au niveau de celle de Barbara Cartland, Mary Higgins Clark, Enyd Bliton et Christian Jacq, pour ne citer qu'eux...

Et Charles Perrault, Andersen, les frères Grimm, Voltaire, Alexandre Dumas, Maupassant, Balzac pourquoi pas ?, Gaston Leroux, Edgar Poe, et Amélie Nothomb... t'en rates vraiment pas une décidément ! C'est mille heures de colles que tu mérites !

A demain quand même... j'arriverais vers 19h après le musée et ses nouvelles mesures Vigi-pirates, putain d'Islam !

*Montalte, le retour de l'ordre amoral.

 

  

«Pas mal, hein ? Après ça que dire à part « bravo ! » … Ah … Ben visiblement tout n’est pas encore tout à fait fini … Tentative de résistance de Jean Rémi qui, à son tour, reprend point par point le message précédant …»

  

 

Arf ! Le *Talte se réveille pour moi, comme c'est gentil ;-) Bon, je vais essayer de faire bref, mais je garantis rien.

 

> Bonjour ma rage, salut ma vindicte... et mon courroux, coucou ! CE-LE-BORN ! Petit scarabée ! Infime bipède ! Apprenti sorcier ! Minus rigolo ! Qu'est-ce que j'apprends là ? On fait son fier ? On emmerde son monde ? On  fait sa crise d'identité de petit ado post-pubère ? On boutonne ferme ? On acnéise dur ? C'est le joint du samedi soir qui monte à la tête ?

> C'est des lectures d'adulte mal comprises qui perturbent ? C'est le porno de Canal + qu'on voudrait y être malgré qu'on lit Nietzsche ? Et par dessus-tout on  endosse ma cape et mon épée et on va batailler contre des jeunes filles auxquelles on n'arrive même pas à la cheville ? On s'en prend même à Laureline, la bonté et la générosité même, et qui aurait dû te mettre au coin avec un bonnet d'âne sur la tête et un écriteau dans le dos avec écrit dessus "Je ne comprends rien à rien. Je ne lirai plus de littérature avant qu'on m'en donne l'autorisation. J'ai très honte de mes sottises et je me repens."

Lalalalala.... moi, un joint, un film porno ? Et puis ce sont ces chères jeunes filles qui sont venues batailler ; je ne faisais qu'exposer mon avis en toute innocence :-)))

 

> Tes sottises, petit roquet, parlons-en...

> Déjà, tu aurais pu te choisir une autre cible. Je sais bien que tous les goûts sont dans la nature, mais quand même, quand on est jeune et poète, la moindre des choses est d'aimer des auteurs et des idées un peu scandaleuses.

Déjà fait, mon *Talte, comme critique à mon égard. Je ne vois pas pourquoi tout jeune aurait besoin d'idées sulfureuses et scandaleuses. Gros préjugé sur "la jeunesse"...

 

> Même si Houellebecq disait vraiment des conneries (ce qu'il ne dit pas du tout, je suis bien d'accord avec la pipelette toulousaine), ce serait malgré tout ton devoir de rebelle de le soutenir.

Comme tu le dis après, je ne suis pas un rebelle.

 

> Mais niet ! Monsieur l'ado, pas rebelle pour un sou, ni rimbaldien ni sadien, fera dans la morale plate, le conformisme arrogant, le correct à bout de souffle.

Eh oui, "c'est les bornes", comme tu le disais toi-même il y a un an... :)

 

> Cela dit, nous avons déjà constaté avec stupeur l'absence d'ennemi intérieur chez toi. Or, s'il y a bien un auteur d'aujourd'hui qui vit dans sa chair et dans ses livres cette notion, c'est bien Houellebecq.

Et y s'étonne que je l'apprécie pas ;)

 

> Ca veut dire quoi pour lui l'ennemi intérieur ? Ca veut dire le primate qui vit en lui, qui a des  réactions à la fois odieuses et sincères, qui ose reconnaître et affirmer ses mauvais sentiments, qui n'hésite pas à regarder ce qu'il peut y avoir de haineux, de mesquin, de vicieux et de raciste...

Pas "qui n'hésite pas à", mais "qui n'arrête pas de"...

 

 > Or, ce n'est pas parce qu'on a du mal en soi qu'on est forcément mauvais, comme d'ailleurs ce n'est pas  parce qu'on a du bien en soi (les fameuses "bonnes intentions") qu'on est forcément bon. Au contraire : c'est en sachant ce qu'il y a de sombre en nous qu'on peut parvenir à être clair. Et l'art sert aussi à sublimer le mal.

Mais tout à fait !

 

> Le dessinateur Crumb ne disait pas autre chose quand il avouait qu'il avait réussi à se débarrasser de son antisémitisme en l'exprimant dans ses BD.

Et en le jetant au visage des lecteurs, nan ? Dans ce cas, si ça sert uniquement à s'auto-psychanalyser, on est en droit de ne pas en faire profiter les autres :)

 

> Tout cela suppose d'ailleurs que Houellebecq est raciste ce que je ne pense pas du tout , mais à ce niveau de la casuistique, je le prends tel que ses ennemis le considèrent.

Allonzy !

 

> D'abord, défendre Sainte-Beuve (que j'aime bcp par ailleurs) contre Proust, c'est précisément ne rien comprendre à l'histoire de la littérature et c'est régresser en psychologie comme c'est pas permis. Affirmer que l'auteur est le personnage, c'est dire que le personnage n'en est pas un, et qu'il ne peut intéresser personne sauf son "auteur", c'est annuler la littérature qui est précisément le seul lieu où l'on peut dire des choses qui ne renvoient pas à soi mais à chacun.

Mais P..... !!!!!! lis mon message, B..... !!!!! Y'a marqué : "Il faut une sacré dose de génie dans le bouquin (exemple évident : "Voyage au bout de la nuit") pour se permettre cela !" Ce qui signifie qu'on peut se le permettre ! Je n'ai d'ailleurs pas dit que Michel est M. Houllebecq... Simplement qu'il entretient lui-même le doute et la confusion à ce sujet. Qu'il ne s'étonne pas si on en arrive à lui ressortir les paroles de son perso comme étant aussi les siennes !

C'est trop facile de voiler ses idées derrière la mention "roman" !

Autrement, Proust à fond ! :)

 

> Bien entendu, les personnages sont nourris des fantasmes de leurs auteurs mais ce qui  fait leur présence c'est que le lecteur peut lui aussi, au même titre que l'auteur, s'y retrouver. Proust est sans doute le Narrateur, mais le Narrateur c'est aussi et surtout chacun d'entre nous. Adieu Marcel, bienvenue Montalte ! En tant que lecteur, je suis le second auteur de la Recherche, et toi aussi, scarabée, quand tu reviendras de ton piquet et faire ton mea culpa, tu en seras l'auteur.

100% d'accord !

 

> Le cas Céline est différent (en dehors de son génie avéré). Que Bagatelles reflète exactement l'antisémitisme spectaculaire de Louis-Ferdinand

> Destouches ne se discute pas. Seulement voilà, Bagatelles n'est pas un roman - soit une création de monde qui a ses règles et sa typologie propre - mais un pamphlet destiné à combattre idéologiquement les juifs que Destouches considère à cette époque comme des ennemis. Du roman au pamphlet, on passe d'un souci d'éternité - la création littéraire - à un souci d'actualité - l'opinion publique -. Autrement dit, le "je" de Bagatelles qui ne renvoie qu'à l'individu Destouches et qui en exprime l'abjecte et il faut le dire aberrante opinion n'a rien à voir avec le "je" du Voyage ou de Rigodon qui renvoie au contraire à un "je" universel, à un mode mythique de la parole.

> Un anti-littéraire pourra répondre avec mépris et ignorance que tout cela n'est que du blabla. Ce n'est pas sûr. Dans L'art du roman, Milan Kundera  parle d'une sagesse du roman qui consiste pour l'auteur à respecter sa création et ses personnages, aussi terribles soient-ils. Il donne l'exemple  de Tolstoï qui en écrivant Anna Karénine s'est aperçu qu'il ne pouvait trop charger son personnage principal qu'à l'origine il n'aimait pas.

> Pour Tolstoï l'homme, éprouvant puritain, Anna n'est qu'un salope méprisable que lui même punirait sans pitié s'il la rencontrait dans la rue. Mais pour Tolstoï l'auteur-le père-le dieu, Anna ne peut être que ce qu'en pense Tolstoï l'homme  : elle a aussi sa dimension "divine" - c'est-à-dire littéraire. Si elle n'est qu'une salope, le roman sera bas, mesquin, idéologique. 

> Et bien à  un moment donné, l'auteur, s'il est vraiment un grand auteur, envoie chier l'homme qui est en lui. Il lui faut sauver Anna contre sa volonté. (J'avoue aimer cette idée dans laquelle je vois le conflit de Dieu avec lui-même : si Dieu s'écoutait, il t'enverrait tous les hommes en enfer, mais ce serait indigne de lui, cela voudrait dire qu'il a perdu et que le mal a gagné. Alors, et bien qu'outré par le comportement douteux des hommes, il décide de tous les sauver. Et Il s'envoie dans la peau du Fils pour se faire crucifier pour eux.....)

> De même Céline : la différence qui existe entre Mort à Crédit et L'école des cadavres est celle qui existe entre l'auteur et l'homme.

Ok pour la différence entre roman et pamphlet.

 

> De même Houellebecq qui exploite dans ses romans QUI NE SONT PAS DES PAMPHLETS ce qu'il y a de pire en lui. Ca te choque ? Pas moi. Je trouve même ça admirable, courageux, d'oser la parole à son ennemi intérieur.

Non, ça ne me choque pas. Premièrement ça m'emmerde, deuxièmement ça me lasse...

 

> Que de niaiseries ! que de niaiseries ! Dame Laureline, je ne sais pas moi, sortez vos verges, mettez-le au cabinet noir et au pain sec, et privez-le d'Amélie Nothomb demain ! il veut lire ? Alors l'annuaire et c'est tout ! Il confondra les adresses et les noms de toutes façons, il confond tout !
> Pour l'eugénisme Houellebecq ? Son personnage le dit, c'est sûr. Et lui aussi dans les journaux ? Avéré ! A l'époque des Particules il osa même dire qu' "il ferait tout pour que la race humaine disparaisse au profit des clones." De deux choses l'une, ou bien il le pense pour de bon, ou bien il pense autre chose. S'il le pense pour de bon, c'est un auteur douteux, vraiment dangereux. Cependant, il me semble que lorsqu'on veut faire disparaître les hommes de la planète, on ne le leur dit pas dans des interviews fracassantes diffusées qui plus est dans Match et VSD. Imaginez un homme politique dire à la télé "je vous déteste tous, et si vous votez pour moi, je rouvre les camps pour tout le monde ha ha ha !". Même Le Pen n'a jamais dit "je suis raciste et j'aime pas les bougnoules", même les talibans n'ont jamais dit "nous méprisons la femme et nous sommes contre la culture"

> Mettre l'eugénisme sur le même plan que les talibans et les camps de concentration est une erreur, car l'eugénisme est une tentation ; les autres sont des repoussoirs. L'eugénisme, malgré les nazis, n'est pas une idée que l'on exclut. Donc dire "je suis pour l'eugénisme" et "je suis pour les camps" sont deux choses TRES différentes...

 > On le sait depuis Tartuffe, et même avant : quelqu'un qui veut nuire ne se présente pas nuisible. Et quelqu'un qui se présente nuisible soit est fou soit est philosophe : dans les deux cas, il est inoffensif. En affirmant qu'il est pour le clonage et contre la race humaine,

> Houellebecq ne confesse-t-il pas son extraordinaire désespoir à l'égard de "l'homme" ?

Oui, je crois qu'on aura tous fini par le comprendre... :)

 

> Ne nous arrive-t-il pas à chacun d'entre nous de parfois dire que la vie ne vaut pas d'être vécue et que seule la mort nous délivrera ? En sommes-nous pour autant des néo-nazis ?

Non, et Houellebecq non plus. Je n'ai JAMAIS fait l'assimilation (ridicule) "pro-eugénisme=néo-nazi".

 

> En se prétendant pour le tourisme sexuel, ne veut-il pas signifier avant tout que les occidentaux ont perdu le sens de l'autre et ne savent plus faire l'amour ?

A-t-on perdu le sens de l'autre ? As-tu perdu le sens de l'autre ? Qu'est-ce que "savoir faire l'amour" ?

 

> Et Plateforme en dehors de ce militantisme au second degré, insaisissable pour les Tigibus, n'est-il pas d'abord le plus beau roman d'amour que l'on ait écrit depuis longtemps ?

Je te répondrai dès que je l'aurai lu :) (ça arrive !!)

 

> Michel, le personnage tente d'organiser son bordel international mais c'est dans les bras de Valérie qu'il trouve son bonheur et son salut.
> Et lorsqu'à la fin elle meurt, tuée dans un attentat islamiste (sacré nom d'Allah ! non seulement c'est un grand écrivain, Houellebecq, mais c'est aussi Monsieur Soleil !  Et je ne vous dis pas le sens de la promotion... Ah non, comme il le disait de lui-même chez Durand "c'est vrai j'suis très fort !"), il sera dévoré par un immense chagrin qui lui fera dire cette fameuse phrase qui a heurté les gentils :
> "Chaque fois que j'apprenais qu'un terroriste palestinien, ou un enfant palestinien, ou une femme enceinte palestinienne, avait été abattu par balles dans la bande de Gaza, j'éprouvais un tressaillement d'enthousiasme à la pensée qu'il y avait un musulman de moins. Oui, on pouvait vivre de cette manière." (p 357)
> Faut-il être d'un angélisme pourri pour voir dans cette phrase un racisme de l'auteur ? Le deuil d'une personne aimée peut nous conduire à penser des choses irrationnelles et irrecevables pour la morale civique. Il n'en reste pas moins que loi ou pas loi, l'on comprenne tous, à moins d'être un monstre, c'est-à-dire de préférer des principes moraux à des êtres humains, que le veuf ou l'orphelin ait à un moment donné envie de crier sa haine contre le reste du monde, voire contre Dieu. Une mère qui a perdu son enfant peut avoir envie que toutes les femmes perdent le leur. Ce moment de Plateforme que d'aucuns trouvent "scandaleux", "anti-social", me semble non seulement la preuve d'une incroyable connaissance humaine mais en plus bouleversant. C'est dans ce cri de haine, si légitime, que l'on pénètre l'intimité déchirée de Michel

On l'aura compris là aussi, que son intimité est déchirée... Il cherche à choquer au sens promotionnel du terme, je croyais que c'était assez visible.

 

> Freluquet ! Puceau ! (au moins d'esprit) Bien entendu qu'il n'y a pas de "morale sexuelle".

J'ai parlé d'une "morale sexuelle" ? Oui ? Non ? Non ! Alors, pourquoi tu m'engueules ? J'ai sous-entendu que le sexe avait quelque chose à voir avec la morale, et j'ai donné des exemples.

 

> Le sexe, comme le bébé d'ailleurs (relire le début des Tubes), ignore la loi, se fout de tout ce qui n'est pas son plaisir, ne vit que pour y tendre. La morale qu'on lui applique (et bien entendu totalement nécessaire, je ne suis, comme Houellebecq lui-même, pas du tout libertaire.) ne fait pas du tout partie de lui. Elle est un corps étranger, j'allais dire un préservatif,

Le préservatif a-t-il quelque chose à avoir avec le sexe ? Oui ? Non ? Oui !...

 

> à son corps brut, tout entier à la recherche de sa satisfaction. Il est bien entendu immoral de violer mais le viol en tant que tel n'est rien d'autre que du pur sexe en action. Remplace "sexe" par "pulsion" et tu comprendras mieux : il n'y a pas de morale pulsionnelle.

> Ne passons pas surtout sur cette volonté latente de ramener l'homme au médiocre, l'humanité à sa lie et le Français au "moyen". Le médiocre, le moyen, le pas sublime, l'anti-absolu sont des choses qui existent. Et je trouve que les éviter sous prétexte qu'on adore le sublime et le grandiose (comme Guilaine le disait dans son forum) c'est un peu aller vite en besogne.

Je ne parle pas de les éviter, je parle de ne pas s'y vautrer...  Le sublime et le grandiose existent aussi, et n'en parler que pour les démolir (cf. l'attentat qui tue Valérie), c'est ne pas les faire exister dans d'autre but que de renforcer le médiocre, l'anti-absolu.

 

> Le sublime n'est pas un conte de fées. On ne peut s'en servir de refuge sous prétexte que la réalité "médiocre" ne nous plaît pas.

Mais pourquoi la réalité serait-elle FORCEMENT médiocre ?? M..., c'est pas vrai ça !

 

> Ce serait de l'angélisme. Le sublime n'est atteint que lorsqu'on a une conscience aiguë, une expérience patente du médiocre -et oui, je suis d'accord avec Houellebecq, du médiocre, c'est-à-dire de la vie - la vie en générale, la mienne en particulier.

Eh bien pas la mienne, sorry !

 

> Est sublime non celui ou celle qui virevolte dans les airs, désincarné(e) et acidulé(e), mais celui ou celle qui regarde le ciel de toutes ses forces, bien qu'en ayant les pieds dans la merde.

> Aimer le sublime, y tendre, oui, cent fois oui, mais à condition de ne pas être aveugle.

Et de ne pas l'atteindre ?

 

> Maupassant, Balzac pourquoi pas ?, Gaston Leroux, Edgar Poe, et Amélie Nothomb... t'en rates vraiment pas une décidément ! C'est mille heures de colles que tu mérites !

Mais non, mon *Montalte, je disais simplement que son analyse était d'une profonde idiotie, car elle attribuait à cette lecture d'un trait un caractère "exceptionnel". Tu donnes d'autres exemples plus valorisants, tant mieux. J'en donnais des (plutôt) péjoratifs pour démontrer l'inanité de l'analyse...

 

> A demain quand même... j'arriverais vers 19h après le musée et ses nouvelles mesures Vigi-pirates, putain d'Islam !

A tout', mon *Talte ! Prépare les armes ;-))

 

> *Montalte, le retour de l'ordre amoral.

> PS : La Pianiste, encore Houellebecq, j'espère avoir le temps d'y revenir.

Ah oui, tiens, revenons-y ! En fait non... Si vous avez envie de voir Isabelle Huppert vomir par terre dans un vestiaire après avoir taillé une pipe, allez-y ;-)

 

*Celeborn, la morale amorale...

  

 

«Et voici, les deux autres messages de *Montalte qui clôture le débat … »

  

 

Encore Houellebecq, encore Besson...

Décidément, Patrick Besson ne comprend rien à rien. Non content d'avoir assassiné Amélie Nothomb dans le Figaro cette année (après l'avoir tout de même comparé à Dostoïevski dans un papier de Voici de l'an dernier), voilà qu'il descend Houellebecq dans son premier "feuilleton" du Figaro ce mois-ci (mais peut-être qu'il le comparera à Shakespeare dans six mois...)
Ce qui est décevant dans cette descente, c'est qu'elle rend plus compte du mauvais lecteur qu'est Besson que du livre de Houellebecq. Patrick semble en effet à avoir du mal avec la distanciation et l'ironie qui font la marque du style houellebecquien. Prendre pour argent comptant ce que l'auteur de Plateforme dit des femmes musulmanes mortes, voir dans certaines pages un "encouragement clair à la pédophilie", ce n'est plus de la malveillance, c'est de la cécité doublée d'une lobotomie littéraire. A voir Besson lire ainsi Houellebecq, on se dit qu'il a dû un jour penser que Victor Hugo était pour la misère et l'injustice sociale en écrivant Les Misérables ou qu'il y a une chartreuse à Parme car Stendhal a écrit un livre qui s'appelle La chartreuse de Parme.
N'oublions pas que Patrick est un Gémeaux, et comme tous les représentants de son signe, schizophrène et superficiel, il pense vite et parfois trop vite, transformant son intelligence réelle en bêtise crasse. Il est pour moi avéré qu'entre deux bonnes intuitions, Besson gâche le plus souvent ses analyses socio-mondaines par la précipitation et le bâclage. Ses chroniques télé, ses portraits de Voici et aujourd'hui son "feuilleton" chez Rouard excitent l'esprit par les indéniables saillies qui les composent mais figent le sourire par les facilités et les bêtises que l'auteur de La paresseuse, draine sans complexe.
Alors certes on dira que Besson résiste à la houellebecquisation des esprits et que traiter à la légère un phénomène littéraire est plus insolent que n'importe quelle critique du monde contemporain. Las ! on peut ne pas être à la mode tout en étant en même temps à côté de la plaque - en l'occurrence de la plateforme. La conscience de Patrick, adolescente et baroudeuse, sans foi ni loi, s'arrête où commence celle de Michel, universelle, blessée, et adulte. Plateforme, comme Les Particules, comme Extension s'impose comme une des rares oeuvres "matures" du roman français. L'abnégation des hommes devant la tristesse du monde, le désespoir relationnel, l'aboulie sexuelle, la tentation vaine du "voyage" sont au coeur de cette oeuvre puissante et désabusée qui est celle de Houellebecq. On comprend que ces thèmes dépassent Patrick, éternel pré-pubère, qui ne comprend du monde que les sensations primaires. Et encore que "monde "soit déjà pour lui un concept trop compliqué.

*Montalte, un forum par semaine.

 

 

 

Le bonheur est une idée neuve chez MH....

 

Les éveillés le savent : ce n'est pas l'optimisme qui régénère mais le pessimisme. Un aphorisme de Cioran, une page de Schopenhauer en font plus pour le moral que toutes les fadaises humanisantes d'espoir à la noix. J'aime beaucoup la présentation de ce site par Michèle Lévy qui dit que les romans de MH éclairent sa vie. Oui, un roman, un poème ou même une déclaration de MH stimule notre lucidité, égaye notre esprit et nous aide à vivre. C'est l'expression du désespoir qui nous rend notre joie, non je ne sais quelle confiance angélique en "la vie". A ce titre, Plateforme est un roman bouleversant, sans doute moins ambitieux que les Particules mais plus attachant : pour la première fois, on y sent une tentative de bonheur, le risque de l'amour, Valérie...
Peut-être l'art de Houellebecq ira de plus en plus dans ce sens : "un livre nageant dans le bonheur du début jusqu'à la fin est peut-être possible. Je fabule, je théorise ! Ce n'est pas le sujet de Plateforme mais j'ai quand même essayé de retranscrire cette sensation du bonheur que j'avais quand j'étais enfant." dit-il dans sa magnifique interview de Lire.
Toute oeuvre tragique et assumant son tragique se doit de conduire à la joie.
En ce sens, notre auteur passerait alors de Schopenhauer à Nietzsche, soit d'une conception doloriste et à un certain moment nihiliste de la vie à son affirmation tragique. A voir...

En attendant, Houellebecq témoigne du monde. Et nous parle encore une fois de sexualité. Obsédé ? Sans doute. Mais écrivain, assurément. Encore dans Lire il a raison de poser "cette hypothèse immodeste : je suis meilleur que les autres dans les scènes de sexe. Les miennes paraissent plus vraies. A mon avis, c'est lié au fait que je décris les sensations et les émotions, alors que les autres se contentent de nommer différents actes". Il est remarquable de constater que pour cette affaire le livre de Houellebecq a scandalisé plus que La vie sexuelle de Catherine Millet. Avec ses typologies, ses cartes et ses nombres, Catherine Millier fait tout pour abstraire la sexualité, la rendre mathématique, fantasmatique, sans aucun rapport avec le réel, et du coup inoffensive. Une sexualité exceptionnelle ne remet pas aujourd'hui en cause l'ordre public. Au contraire, ce dernier se nourrit avec bonheur de toutes les exceptions, pathologies, partouzes sous l'égide de Bataille, récits d'actrices de porno, confessions de hardeur, car les exceptions, contrairement aux généralités, ne concernent pas le réel. Or, ce sont les généralités qui intéressent Houellebecq. "Les gens que j'ai fréquentés depuis que je suis connu m'ont moins intéressé que les gens moyens." dit-il à l'instar d'un Proust qui affirmait que l'on en apprend plus sur la vie en discutant avec une concierge qu'en lisant les Pensées de Pascal. Le problème est que la généralité ne grandit pas l'humanité. Bien au contraire, elle la remet à sa place, la vexe sans ambages, lui déniant toute singularité. Il est plus rassurant de lire Millier que Houellebecq : pour la première, les baiseurs (dont elle évidemment) sont des héros, "les derniers aventuriers des temps modernes" alors que pour le second, ce sont des connards, des médiocres, des blaireaux. Voilà pourquoi je tiens comme abjectement injuste cette critique de Patrick Besson qui mettait Houellebecq dans le clan des partouzeurs, des Millier, de ceux qui voient "l'humanité non baisante de haut." Du douloureux poème L'amour, l'amour à Plateforme, en passant par Extension, Houellebecq n'a pas cessé de se faire (aussi) le porte-parole de ceux qui étaient exclus du banquet sexuel post-soixantuitard. Nul mieux que lui n'a décrit les frustrations et les drames intimes des timides, des laids, des inhibés, des impuissants, des frigides, des jamais désirés-jamais aimés, des castrés.
C'est cela le scandale houellebecquien : nous parler d'une sexualité non transgressive, non dionysiaque mais banale, moyenne, celle de tout un chacun, du gars qui se branle sur des mannequins de La Redoute, de la fille qui se fait tringler en regardant le plafond, peu soucieuse des performances à la Millier. Houellebecq traite de la majorité. A l'époque des minorités, c'est risqué.

Il arrive pourtant chez Houellebecq, et notamment dans ce dernier opus, aux personnages de jouir et de bien jouir. Parait-il, cet aspect-là choque encore plus que le premier, et choque surtout les femmes ("quoique les femmes sont plus faciles à choquer de toutes façons." prétend-il non sans une délicieuse mauvaise foi car nous voyons qui il vise... Dieu merci, toutes les femmes ne sont pas toutes des lectrices de Biba ou de Marie-Claire, ni des amazones à la solde d'Isabelle Alonzo ou de Denise Bombardier, et quand je dis "amazone" je suis gentil) : c'est qu'il est question ici de la sexualité masculine - soit d'un sujet inconnu au XXIème siècle. Je ne sais si vous penserez comme moi, mais moi, aimable ex-étudiant en philo, la trentaine mal dégrossie, dilettante internaute, amateur d'une existence cyber, lecteur de Houellebecq, Saint Paul, et Thomas Mann, kubrickien frénétique comme tous les cinéphiles de ma génération post-modern, Lion ascendant Cancer, parisien neurasthénique, j'ai l'impression qu'en ce qui concerne le discours amoureux, tout a été confisqué par les femmes et les homos. On exalte le mystère féminin, l'orgasme féminin, les abîmes féminins, on parle d'une civilisation et d'une culture gay mais pour ce qui est du pauvre mâle blanc habitant des villes, rien ! Niet ! la rase-campagne ! la banlieue pourrie ! le couloir aux cafards !
Et bien, c'est, à mon sens, contre cette tendance psycho-sociale que s'inscrit Houellebecq. J'ai lu Plateforme aussi comme le livre de l'orgasme masculin. Des scènes sexuelles magnifiques et qui ont l'audace de rendre compte du plaisir des hommes ! Voilà de quoi bien choquer les femmes... Ou plutôt les connes parmi les femmes, en tous cas celles qui ont pignon éditorial ou médiatique sur rue. Que l'homme puisse jouir tout son saoul sans être assimilé à une bête de somme, voilà qui ne va plus  pour nos lectrices de Biba. Que la reconnaissance enthousiaste d'une chatte soit pour l'homme une preuve d'humanité n'ira pas dans le credo féministe, et pourtant combien est-elle juste et émouvante cette remarque :
"Mon enthousiasme pour les chattes n'avait pas décru, j'y voyais même un de mes derniers traits pleinement humains, reconnaissables ; pour le reste, je ne savais plus très bien." (page 69 - tiens !)

L'homme réapparaît donc dans l'espace littéraire. La quête érotique se confond avec une poursuite du bonheur. Le couple finit par l'emporter sur la partouze. La plénitude est possible au moins un temps. Plus "masculiniste" qu'anti-féministe, Plateforme ose poser un autre type de discours amoureux visant à rééquilibrer les sexes, et sans doute aussi à réinventer l'amour.

*Montalte, "je savais que les gens ont parfois du mal, étrangement, à accepter les idées simples."

 

 

 

     

 

 

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