Billy Robin présente la nouvelle n°14 :

 

Robert des noms propres

ou

C'était presque parfait mon amour

 

« Je t’aime.

- Pardon ? Tu n’es pas capable d’aimer mon cher Hector !

- Si, je t’aimais jusqu’au moment où tu as ouvert la bouche pour me répondre. C’est une sensation étrange.. que je n’avais pas éprouvée depuis des années !

- Ne me réponds pas sur ce ton Hector ! Tu sais que je n’aime pas cela ! Trêves d’enfantillages, je dois me préparer pour la réception maintenant.

- Mon amour ? Ne force pas trop sur le fond de tain cette fois. Tu sais d’avance que ça me coûte une fortune qui plus est, est investie inutilement puisqu’un lifting reviendrait moins cher et serait plus efficace. D’autre part à notre dernier dîner, tu en as laissé sur les 90 joues de nos convives. Mais après tout, c’est une façon comme une autre de marquer son territoire.

- Oh Hector ! Je ne te permets pas ! Tu me fais vivre un véritable enfer depuis que les enfants sont partis ! Me traiter de cette façon.. Tu es ingrat ! Je suis ta femme !

- Je me demande bien quelle mouche ma piqué le jour où j’ai dit « oui ».

- Mais si je te gêne après tout, tu peux très bien faire comme les enfants : partir.

- Je te rappelle, ma très chère et tendre épouse, que je suis chez moi ici. Cette maison appartenait à ma mère. Par conséquent, dans le cas présent, ce serait à toi de faire tes valises.

- Mais tout le monde sait, et moi la première, que tu n’oserais pas me mettre dehors.

- Mon père avait raison.

- Je détestais ton père.

- Il te le rendait bien. Et il avait raison.

- Ca suffit, nous allons être en retard. Prépare toi donc aussi.

- Il avait raison et je ne l’ai pas écouté.

- Ecoute, euh.. sors un peu ton nez de ce dictionnaire, et va t’habiller..

- Je ne vais plus me laisser faire à présent.

- Chéri que penses-tu de mon dîner ?

- Comment ai-je fait pour te supporter pendant si longtemps ?

- Comment trouves-tu ma robe mon chéri ? Tu n’as pas l’air très bien.. installes-toi dans le canapé, je vais t’apporter un verre d’eau..

- Ta robe sera très bien.. vraiment très bien mon amour. »

 

Hector alla ouvrir aux invités dans son plus beau costume. C’était sans doute le plus élégant des hommes de la soirée. Mais quand les convives entrèrent dans le salon, ils furent frappés d’horreur (cette horreur ne peut être décrite ici en raison du nombre de personnes sensibles présentes sur ce forum. Cependant, l’auteur de cette nouvelle ne peut se priver de cet exercice tout à fait distrayant, qui est la description de la scène). 

 

La maîtresse de maison était vêtue de rouge. Sa tête, légèrement inclinée du côté du cœur reposait sur un coussin posé sur son épaule. Elle était assise en bout de table, maintenue de chaque côté par deux dossiers de chaises recouvertes de velours rouge sang. Ses mains ; tenaient chacune un objet. La gauche, poing serré, renfermait une rose rouge ( !!!). L’autre, la droite, reposait à plat sur un dictionnaire très épais.

 

Voyant soudain la stupeur des invités, Hector dit :

« Quatre fois. Quatre fois le dictionnaire s’est abattu sur sa nuque. Elle n’a pas supporté le poids des 2 435 pages de l’ouvrage. Tout comme je n’ai pas supporté le poids de nos 9 740 jours de mariage. Le compte est bon. »

 

 

              


 

nouvelle suivante

concours Robert des noms propres

nouvelle précédente